Document/ Coup de gueule d’un observateur espagnol trahi par son gouvernement
Nous ne sommes plus amis du peuple sahraoui. Maintenant, en un clin d’œil, nous sommes de grands amis du Maroc (le Maroc qui continue de dire que Ceuta et Melilla sont les siens), très peu d’amis de l’Algérie (de l’Algérie qui nous fournit du gaz), et aucun ami dans tout le Sahara Occidental (où vivent des personnes avec la carte d’identité espagnole, puisqu’elles ont été nos compatriotes pendant près d’un siècle).
Et tout cela, du jour au lendemain. En un clin d’œil.
Le président Sánchez a décidé de changer radicalement la politique étrangère de l’Espagne sans que la décision de soutenir le Maroc sur la question du Sahara ne figure dans le programme électoral avec lequel il a remporté les élections, sans consulter l’opposition de droite ou de gauche, sans consulter les Espagnols en un référendum, sans consulter les représentants des Sahraouis, sans consulter le Conseil d’État, sans consulter le Parlement, sans consulter le parti avec lequel ils forment le gouvernement (Podemos), et sans débattre d’une question aussi grave dans leur propre Conseil de Ministres.
Plus encore : c’est le roi du Maroc (en personne) qui, assumant le rôle de porte-parole du gouvernement de Sánchez, par un communiqué de presse lu dans son palais de Rabat, nous a annoncé, à nous Espagnols, le tour de notre président en matière aussi sensible que la politique étrangère du Maghreb. Notre chef d’État, le roi Felipe, va rire aux éclats.
Même la poussière rouge du Sahara, en signe prémonitoire, est venue protester en Espagne.
Je ne sais pas pour vous, mais je suis très calme. Bien qu’il semble que l’égoïste Sánchez ait agi de son propre chef, en regardant ses c… , je sais qu’à cette occasion, il a eu à ses côtés un magnifique groupe de conseillers qui lui ont conseillé ce qu’il y a de mieux pour l’Espagne : la même équipe d’experts qui l’ont guidé dans la pandémie.
Signé:
Juan Manuel Jiménez Munoz, stratège international