Document exclusif/ Rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental : Guterres parle des morts sans voir les assassins !
Le rapport transmis par le SG de l’ONU sur le Sahara Occidental, dont nous avons obtenu copie en exclusivité souffle en quelque sorte le chaud et le froid. « Dans mon précédent rapport au Conseil de sécurité sur la situation concernant le Sahara occidental, j’ai noté avec préoccupation que la situation au Sahara occidental s’était considérablement détériorée.
Pendant la période considérée, la situation s’est caractérisée par des hostilités de faible intensité entre le Maroc et le Front populaire pour la libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Front POLISARIO) et des problèmes persistants dans l’environnement opérationnel de la MINURSO, qui étaient notamment liés à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et aux tensions régionales. 3. La plupart des tirs de part et d’autre du mur de sable signalés à la MINURSO par les parties étaient concentrés dans le nord du territoire, près de Mahbas ».
Le SG de l’ONU parle d’un conflit armé de basse intensité qui, pourtant, a fait de nombreux morts, dont de paisibles camionneurs algériens. Guterres reconnait au passage l’impuissance de la MINURSO, incapable de se rendre sur place pour constater les crimes marocains. « Le 3 novembre, le Ministre algérien des affaires étrangères m’a écrit, affirmant que ces « provocations confirment que le Maroc a pour objectif de générer et de nourrir les tensions dans la région ». Le 5 novembre, le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies m’a écrit, indiquant que « rien ne justifie la présence de civils ou de ressortissants algériens, ou de ressortissants d’autres pays, dans cette zone ».
Cette façon de botter en touche n’excuse ni ne dédouane l’occupant marocain. L’ONU admet l’existence de ces morts, mais refuse de de désigner clairement leur assassin, par ailleurs coupable de terrorisme d’Etat. Ironiquement, le Makhzen fait savoir que « le Maroc n’a jamais et ne prendra jamais pour cible des civils, ni des civils algériens ni des civils d’autres nationalités ». 7.
Le 10 avril 2022, près de la frontière avec la Mauritanie, une frappe aurait fait des victimes civiles, dont une de nationalité algérienne et deux de nationalité mauritanienne. Le 11 avril, dans une lettre qu’il a adressée à la commandante de la force par intérim, le chef d’état-major du commandement Sud de l’Armée royale marocaine a fait savoir que, le 10 avril, les activités de surveillance de l’Armée royale marocaine avaient permis de localiser et de « neutraliser une dizaine de véhicules de combat et de logistique utilisés par la milice armée du [Front POLISARIO] ». Dans la lettre, le Front POLISARIO était également accusé de « se faire passer pour des victimes civiles » et il était affirmé que l’Armée royale marocaine se réservait le « droit de riposter, si nécessaire, à des transgressions préjudiciables ».
Le 11 avril 2022, un communiqué du Ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger déclarait : « L’Algérie condamne énergiquement les assassinats ciblés commis au moyen d’armes de guerre sophistiquées par le Royaume du Maroc, en dehors de ses frontières internationalement reconnues, contre des civils innocents, ressortissants de trois pays de la région. » outre le fait qu’il ne s’agit certainement pas d’un conflit de basse intensité, on s’étonne que Guteres ne condamne pas le recours par le Maroc à des armes sophistiquées contre des victimes civiles et désarmées.
Gueterres ne relève pas non plus l’empêchement qui avait été signifié à Staffan de Mistura, son envoyé personnel dans la région, de se rendre dans les territoires occupés. Il ne parle pas non plus des droits de l’Homme, gravement bafoués par l’occupant marocain. A vue de nez donc, il semble que ce conflit soit parti pour perdurer encore 47 autres années. Le drame du peuple sahraoui aussi. Dans la résolution de ce conflit, l’échec de l’ONU est patent…
Mohamed Abdoun