Tensions entre Alger et Rabat : Les anciens militaires américains affichent leur préférence
Un document de géostratégie de quatre pages ; et dont nous-nous sommes procuré copie, revient sur ce qu’il qualifie de « guerre froide » entre Alger et Rabat. Il mérite qu’on s’y appesantisse parce qu’il est signé par un membre de l’association de l’armée américaine. Son importance réside aussi dans le fait qu’il bat en brèche en brèche les professions de foi et assertions US selon lesquelles Washington serait totalement neutre dans ce bras de fer parfois feutré, et souvent à la limite de la violence directes.
Les Américains dans ce rapport signé par LTC Jay, admettent enfin leur penchant en faveur du royaume chérifien pour des raisons doctrinales et un tantinet historiques. « Le Maroc, partenaire et allié des États-Unis depuis 1786, entretient une longue rivalité avec son voisin l’Algérie, partenaire anticolonial et antioccidental de la Russie et de la Chine. Leur histoire de méfiance mutuelle a engendré une « guerre froide » dans laquelle les deux pays se sont lancés dans de vastes programmes de modernisation militaire et dans des manœuvres diplomatiques ». Ce rapport ment et exagère en nous prêtant des positions et des sentiments qui ne sont pas les nôtres. Nous sommes en effet des non-alignés, et assumons pleinement ce choix. Cela ne fait pourtant pas de nous des « anticoloniaux », contrairement aux assertions de ce document. Celui-ci se base sur la doctrine séculaire de l’Oncle Sam, et renforcée par les attentats du 11 septembre, selon laquelle Washington estime que celui qui n’est pas avec elle serait forcément contre elle. Ce même document n’en admet pas moins objectivement que l’Algérie, grâce à l’élection du président Tebboune à sa tête, à commencé à se redéployer tous azimuts et à briser son relatif « isolement diplomatique ». Washington, malgré ses dérives liées aux massacres de Gaza et le tristement célèbre « deal du siècle » de Donald Trump n’en demeure pas moins le « pen holder » au conseil de sécurité dans le processus onusien de décolonisation du Sahara Occidental, via la tenue impérative d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « Les États-Unis peuvent contribuer à garantir que le conflit ne s’intensifie pas en trouvant un équilibre entre l’approfondissement de la coopération avec l’Algérie alors qu’elle sort de l’isolement diplomatique qu’elle s’est imposé et la poursuite du soutien au processus mené par l’ONU pour résoudre le différend sur le Sahara occidental, tout en maintenant sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le territoire ». De pareilles assertions mettent à nu à quel point les Américains peuvent fouler allègrement et impunément le droit international lorsque cela sert leurs intérêts. Ce genre de « chants des sirènes » ne peuvent donc pas satisfaire les convictions légalistes et loyales de l’Algérie envers ses partenaires. Cette contribution est d’autant plus précieuse qu’elle montre clairement à quoi s’attendre dans le domaine de l’évolution du dossier sahraoui. Autant dire à rien du tout si la communauté internationale et l’ONU continuent de se fier aux diplomates américains. Le document en question revient également à sa manière sur la « guerre des sables » de 1963. Il y met en exergue, à sa manière aussi, les illégale velléités expansionnistes du royaume chérifien. De même que le caractère nuisible et revanchard de durant la décennie 1990, quand nous étions (presque) seuls à lutter héroïquement contre le terrorisme barbare, sanguinaire et aveugle.
En finir avec l’impunité et la politique du fait accompli
« Depuis son indépendance de la France, le Maroc a développé une relation privilégiée avec les États-Unis. Le Maroc était officiellement non-aligné pendant la guerre froide, mais il a autorisé le survol des forces américaines et les droits d’accès aux bases aériennes marocaines. 4 Les États-Unis ont désigné le Maroc comme allié majeur non-OTAN en 2004 et les deux pays ont signé un accord de libre-échange en 2006. Le Maroc s’est lancé dans un programme de modernisation militaire connu sous le nom de Vision 2030, dans le but de devenir interopérable avec les États-Unis. Les États et l’OTAN. 5 Elle a alloué 17 milliards de dollars au programme et a déjà acquis ou s’est engagée à acquérir des chars M1A1 Abrams, des systèmes de fusées d’artillerie à haute mobilité (HIMARS), des chasseurs F-16, des drones MQ-9B Guardian et bien plus encore ». Les tambours de la guerre ne sont certes pas battu encore, mais nous n’en finissions pas d’évoluer à leur lisière. Un règlement légal et définitif du conflit sahraoui s’avère dès lors plus indispensable que jamais. Or, cela est inenvisageable sans la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « Ces tensions croissantes risquent de placer les États-Unis dans une position précaire. Il a besoin que l’Algérie reste une source alternative de gaz naturel viable et économique pour l’Europe. Sans cela, les coûts énergétiques déjà élevés augmenteront encore davantage et les gouvernements européens auront du mal à demander à leurs citoyens de continuer à soutenir la guerre en Ukraine. » partant du constat le plus récent que même le sport est venu se greffer à ces tensions, l’urgence absolue se fait sentir de plus en plus de forcer la main au Maroc dans son illégale politique du fait accompli, telle qu’elle lui est dictée par son allié israélien.
El Ghayeb Lamine