Tout porte à croire que le pouvoir est en train d’aveugler et de griser la junte malienne, conduite par le Colonel Assimi Goita. Celle-ci récuse sans délai l’accord de paix d’Alger, qui avait permis au pays de ne pas se désagréger, lui préférant une politique sécuritaire à tout le moins suicidaire et dangereuse. Dans le même temps, la junte prolonge de manière douteuse et quasi-indéterminée la durée de sa transition. Au reste, il semble que ce soit le conseil bienveillant et amical d’Alger lancé à Bamako par Alger soit en grande partie derrière l’inexplicable changement d’attitude des dirigeants maliens à notre égard. A moins que ce ne soit lié à la manipulation dont ils sont victimes de la part des Marocains et des Israéliens. Cette junte est devenue belliqueuse envers ses voisins comme le prouve l’incursion de son armée en territoire mauritanien, tel que rapporté par nous récemment, avec une vidéo montrant un édile décrivant cette incursion dont le Mali n’a même pas pris la peine de s’excuser. Et, comme si cela ne suffisait pas, de sordides affaires de trafic de drogue auxquelles seraient mêlées de hautes responsables de cette junte commencent à pointer le bout de leur nez depuis quelques jours. La question du camion chargé de cocaïne suscite toujours des interrogations. Les douanes sénégalaises gardent le camion financier chargé de plus d’une tonne de cocaïne pure d’une valeur de 90 milliards de dollars. Des sources recoupées ont fait circuler le nom du colonel Modibbo Kony, qui occupe actuellement le poste de directeur général. du renseignement général au sein de la junte, et cette position a toujours été sensible, source de tels soupçons dans la période récente, car des préoccupations similaires ont été adressées au général Musa Diawara, selon lequel il était à l’origine d’activités similaires dans la région du Sahel, lorsqu’il occupait le poste de chef du Service Général de Renseignement Financier et était l’un des plus riches maliens de Dakar. Par ailleurs, et depuis le 16 avril, au moins pas moins de 110 civils sont pris en otage par des groupes terroristes armés dans la région de Bandiagara, au centre du Mali. Les victimes, des passagers de trois bus, ont été interceptées sur leur trajet entre Parou et Songobia sur la route nationale N15. Selon les Forces vives de Bandiagara, contrairement aux rumeurs, les otages n’ont pas été libérés par les Forces armées maliennes. Pour tenter de sécuriser la zone, les Forces vives de Bandiagara ont érigé des barricades sur la route nationale N15 durant trois jours, avant de lever le blocus. Bref, à cause de cette gestion autoritariste et menée à la hussarde par la juste d’Assimi Goita, le Mali donne l’air de s’enfoncer de plus en plus dans le chao.
Kamel Zaidi