Eclairage
Redistribution des cartes au Moyen-Orient
L’infaillibilité et l’invulnérabilité de l’entité israélienne a été créée par la guerre des six jours, causée par la trahison marocaine de la coalition arabe. Il est temps que ce mythe finisse de s’écrouler définitivement.
Par Mohamed Abdoun
En ce bas monde, où les standards et les canons ne sont pas pareils pour tous, il est souvent nécessaire de se livrer à de harassants rappels ou descriptions de faits axiomatiques, avant de pouvoir dire un seul mot. Il en a été ainsi avec l’opération Déluge d’Al Aqsa. Il était exigé de tous de condamner formellement et fermement celle-ci avant de pouvoir s’exprimer à blanc après cette condamnation qui zappe 70 ans d’apartheid, de crimes racistes, de colonisation, d’exécutions sommaires, de détentions arbitraires, de tortures… rien de cela n’existe, qui prouve que l’attaque du 7 octobre est un acte de légitime défense. Qui prouve aussi que le Hamas, représentant légitime du peuple palestinien, est un mouvement de résistance, et que c’est l’occupation coloniale en Palestine qui peut être qualifiée de « terroriste » au regard des canons du droit international. Pour peu que ces derniers soient les mêmes pour tous. Autre laborieux rappel en préambule. Attaquer volontairement une ambassade ou un consulat, et y causer des victimes, est synonyme d’une déclaration de guerre dans le plein sens du terme. Tel-Aviv a osé le faire sans s’attirer la moindre réprobation de la part des dirigeants occidentaux. Mais quand c’est l’agressé qui riposte militairement, sur la base de textes de loi on ne peut plus clairs, c’est la levée de bouclier générale. L’agressé y devient agresseur. Mais, l’évènement confirme et renforce un tournant historique amorcé un certain 7 octobre de l’an de grâce 2024. Tel-Aviv n’est pas infaillible. Il est possible de l’attaquer sans risquer une sorte de mort subite. Prise à son propre jeu, Tel-Aviv qui, hier encore, jetait l’anathème sur l’ONU, qualifiée d’antisémite pour avoir osé appeler à un cessez-le-feu humanitaire, a couru se réfugier dans les jupons des Nations-Unies. Son conseil de sécurité n’y peut rien, attendu que le droit est du côté de l’Iran. Cette dernière, devant l’inanité et la démission totale de l’ONU, nous a prouvé que la loi de la force prime encore même de nos jours. Il faut être assez puissant pour se faire entendre et respecter. Non, ce monde en train de partir en vrille, ne protège pas les droits des pauvres et des faibles. Ce ne sont certainement pas les 33.729 martyrs de Gaza qui soutiendraient le contraire. Au reste, plus de 70 % d’entre eux sont des femmes et des enfants, ce qui n’est franchement pas peu dire. L’Iran, qui arrache le statut mérité de première puissance militaire au Moyen-Orient, coiffe au poteau la Ligue Arabe. Cette dernière a raté l’occasion historique de lancer un ultimatum musclé à Tel-Aviv qu’elle cesses immédiatement ses massacres, sous peine d’intervention armée légitime, légale, pour venir en aide à un peuple en train de se faire massacrer. L’infaillibilité et l’invulnérabilité de l’entité israélienne a été créée par la guerre des six jours, causée par la trahison marocaine de la coalition arabe. Il est temps que ce mythe finisse de s’écrouler définitivement. Je m’amuse et m’irrite à la fois de voir beaucoup de posts dépité, humiliés, reprocher à l’Iran de « ne pas être arabe » sic ! et d’avoir causé zéro dégâts par ses frappes en Palestine occupée. Or, les pertes sont importantes, mais Tel-Aviv impose un black-out total sur ce sujet. J’en ai débattu très tôt ce matin avec René Naba, qui m’a envoyé le lien que voici.
Irak/Israël/Missiles : Saddam Hussein, pionnier de la balistique anti-israélienne – Madaniya
A méditer…
Au lien de s’en prendre à l’Iran, tombant tête baissée dans le piège tendu par le Mossad et sa « Team Jorge », il serait plus judicieux pour les militant SINCERES de la cause palestinienne de s’engouffrer dans la brèche héroïquement ouverte par le Hamas et les Pasdaran pour porter l’estocade finale au cancer venu se greffer au Moyen-Orient, depuis Balfour et Sykes-Picot. Avis !
M.A.