La civilisation humaine, depuis la préhistoire, oscille d’âge en âge et de sommet en sommet, manquant à chaque fois toucher la panacée, le régime idéal qui réconcilierait l’ Homme avec ses dirigeants.
Présentée comme le « must », l’idéal parfait auquel devrait aspirer chacun d’entre nous, la démocratie occidentale donne l’air de s’effilocher de toutes parts. Certes la liberté en Occident permet de s’exprimer librement, et d’exiger des comptes auprès de ses dirigeants.
Mais, ces derniers s’avèrent souvent être de fieffés menteurs, et des délinquants en cols blancs. La justice, pour eux, n’est bonne à prendre que lorsqu’elle va dans le sens de leurs intérêts. Idem pour le droit international et la charte des Nations-Unies. Des exemples frappants, édifiants, peuvent en être servis à l’emporte-pièce.
Pour ce faire, il n’est même pas besoin de convoquer les peuples palestinien et sahraoui qui se battent dignement pour leur dignité et leur indépendance, mais que personne n’écoute, ni ne regarde. Pourquoi ? Simplement parce que Tel-Aviv tétanise les dirigeants avec sa rente mémorielle, tan disque Rabat se contente plus trivialement de les… corrompre.
Les institutions financières internationales, dont nous avons-nous-mêmes été les victimes durant la décennie 1990, sont au service des puissants et des riches. C’est en toute « légalité » que l’Occident a colonisé les deux-tiers de la planète, après avoir sillonné les mers, à bord de milliers de galions de négriers. La politique et la culture occidentales n’ont jamais rompu avec leurs crimes passés. Ne s’en sont jamais repentis non plus. Pendant longtemps, pendant très longtemps, ces régimes hautains et orgueilleux ont vogué à l’extrême limite de la ligne de rupture. Les attentats du 11 septembre ne l’ont pas été.
Non plus la cruelle et criminelle invasion de l’Irak. Mais, nous n’en avons jamais été très loin. Il me plait de penser que très souvent, ce sont les petits détails, les points infinitésimaux qui arrivent à renverser le cours de l’Histoire. Mohamed El Bouazizi, en s’immolant par le feu sous le puissant régime de Ben Ali, a déclenché une vague de révolutions en chaine, parties de Tunisie, avant de s’étendre à la Libye, l’Egypte et le Maroc.
Qui aurait pu croire qu’un sacrifice aussi ténu, aussi insignifiant en apparence et à l’échelle humaine, aurait pu conduire à des bouleversements aussi profonds… tellement profonds que nous en subissons les conséquences jusqu’à ce jour. Si bien que je me surprends à croire que la mort tragique du jeune Nael est en train de provoquer des révolutions un peu partout en Europe. Ce Vieux continent où les gens en ont marre de se faire berner et bercer.
La révolte a franchi la frontière française pour s’étendre à la Belgique et la Suisse. Ce sont là des faits têtus et imparables. L’alerte est sérieuse. Un changement de cap s’impose. Même si la révolte totale, le « grand soir », n’est peut-être pas immédiat, il ne s’approche pas moins à grands, à très grands pas.
Mohamed Abdoun