Edito
Ounadikoum
Par Mohamed Abdoun
Ce sommet de la Ligue arabe qui s’ouvre ce matin à Alger sera celui de la Palestine, ou ne sera pas, histoire de paraphraser Frènaud quand il parlait de la beauté. Ici, force nous est de parler de mort. Et de remords aussi. Face aux dizaines d’occasions manquées de remettre sur rails la cause palestinienne, à défaut d’en provoquer le triomphe total et définitif. Puissant, incontournable et imposant son diktat médiatoco-politique, le lobby sioniste mondial assassine impunément des femmes, des enfants et des journalistes sans défenses. Quat aux vaillants résistants, ils sont qualifiés sans vergogne de « terroristes ». Qui pour mettre un terme au génocide néonazi du peuple palestinien ! L’espoir, pour ténu qu’il soit, réside très certainement à Alger. Il est temps de rompre avec l’hypocrisie des demi-mesures. C’est à la conscience, et à la confiance, des dirigeants arabes accueillis à Alger, que nous lançons ce pressant, cet oppressant, appel au secours. Comme de juste, l’urgence absolu est de stopper le massacre systématique dont est victime le peuple palestinien. Il y va de la responsabilité de cette Ligue arabe qui, depuis une quarantaine d’années, peine à se réformer. A se reformer aussi, depuis que la Syrie en a été anormalement exclue. Si son retour imminent ne fait plus de doute pour personne, d’aucuns tentent encore de « jouer les prolongations ». Mais, là n’est même pas le propos. C’est la cause palestinienne qui devrait présentement, accaparer le plus gros de nos soucis et de notre attention. Bien sûr, l’onde de choc du conflit ukrainien risque d’éclipser ne serait qu’en partie le dossier palestinien. Mais, tous le blé du monde, les tables les mieux garnies, les meilleures ne sauraient suffire à faire ripaille si l’o perd la Palestine, et si Al Qods, troisième lieu saint de l’islam, est irrémédiablement judaïsé. Non ! Il est attendu de ce sommet d’Alger une résolution forte et sans ambages. Les soldats de l’armée d’occupation sioniste visent vertement les têtes et les torses de manifestants désarmés et sans défense. Bien assurés de leur impunité, ils tirent pour tuer. « they shoot to kill », comme l’a conclu une instance britannique qui a enquêté sur l’assassinat de la journaliste Shireen Abou Akhleh. L’entité sioniste va jusqu’à qualifier de « terroriste » toute forme de résistance à l’occupation sioniste. Comment parler de paix dès lors avec une entité qui assassine, multiplie les colonies sauvages, au demeurant assimilables à autant de crimes contre l’humanité, et a volontairement rendu caducs les accords d’Oslo ! les dirigeants arabes se doivent d’agir, de réagir. D’admettre qu’ils ont trop longtemps été bernés, trop souvent été bercés de fausses promesses qui, chemin faisant, rendent de plus en plus impossible et improbable une solution à deux Etats. Un retour aux frontières de 1967, avec restitution du Golan syrien, reste-t-il encore possible ? je pose cette question en pensant au cancer métastasé des accords d’Abraham. La responsabilité historique et morale de tous est pleinement engagée. C’est le moment ou jamais d’agir enfin. Car, demain, oui juste demain, il sera déjà trop tard. Je vous adjure de faire quelque chose. Ounadikoum !
À sommet spécial, édito spécial aussi. Bonne écoute sur ce lien…
M. A.