nul doute que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, était très attendu sur la très sensible et importante question de décolonisation du Sahara Occidental, à la suite de sa visite en Espagne, première du genre après sa réélection à la tête de l’Exécutif ibérique. Voilà qui est (en partie) fait. Et c’est un communiqué du palais royal à Rabat rendant compte de l’audience accordée par Mohamed VI à Pedro Sanchez, qui nous en fait récit. « À l’occasion de cette Audience, le Président du gouvernement espagnol a réitéré à Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, la position de l’Espagne, contenue dans la déclaration conjointe d’avril 2022, considérant l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend. Sa Majesté le Roi a remercié l’Espagne pour cette nouvelle position constructive et importante ». dans ce communiqué, il n’est fait mention à aucun moment d’un quelconque soutien franc et direct à ce plan d’autonomie marocain. Connaissant la propension immodérée des gens du Makhzen à mentir et à faire dire aux responsables politiques ce qu’ils n’ont jamais dit, il est possible qu’il s’agisse d’une énième manipulation de Rabat. Souvenons-nous que le Maroc parlait souvent à la place de Staffan de Mistura, envoyé personnel du SG de l’ONU, au point de se faire tancer et rappeler à l’ordre par le porte-parole d’Antonio Guterres, Stéphane Dujaric. Toujours est-il que Pedro Sanchez, sur ce coup, a réussi à tenir le bâton par le milieu, au point de forcer le Makhzen à exhumer une déclaration commune vieille de plus d’un an. Bref, l’Espagne demeure attachée au respect du droit international, ce qui suppose de facto la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Le même communiqué salue par ailleurs l’initiative marocaine offerte aux pays du Sahel de s’ouvrir sur l’atlantique. Inutile de relever ici qu’il ne s’agit que d’un effet d’annonce. Les embûches politiques, techniques, géostratégiques et financières ne manquent pour concrétiser ce projet fou dont le but premier est de tenter de brouiller l’Algérie avec ses amis et voisins du sud.
El Ghayeb Lamine