Mohamed VI, avec ses démons de midi, et son emprise criarde sur le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, continue d’agir à sa guise et de cultiver les paradoxes. « Le Roi Mohammed VI a offert, mercredi à Rabat, un déjeuner en l’honneur du Président du gouvernement espagnol, M. Pedro Sanchez, et de la délégation l’accompagnant, présidé par le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch. Ont notamment été conviés à ce déjeuner, le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. José Manuel Albares, et les autres membres de la délégation accompagnant M. Sanchez, ainsi que le président de la Chambre des représentants, M. Rachid Talbi Alami, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, et l’ambassadeur du Maroc en Espagne, Mme Karima Benyaich », rapporte la presse locale. Or, le roi, qui ne traine pas d’empêchements majeurs, n’a trôné sur les convives qu’à travers un de ses portraits. Mohamed VI, on s’en souvient a infligé le même affront à Pedro Sanchez, le laissant se débrouiller seul avec son portrait et l’oligarque Akhanouch. Pour le moment, Pedro Sanchez se confine aux lieux communs de la bienséance, se gardant bien d’évoquer les sujets qui fâchent, tel que la décolonisation du Sahara Occidental ou bien la la question des frontières maritimes, ainsi que l’émigration clandestine. En attendant, de nombreux députés et juristes espagnols viennent de demander au ministre de la Culture et des Sports, Ernest Urtasun de Sumar, d’annuler la reconnaissance de la marocanité de Laayoune, actée dans une édition du Bulletin officiel, du royaume ibérique. «Le document contenait une erreur matérielle ou factuelle car il situait la capitale sahraouie au Maroc, ce qui est non seulement contraire à la position de l’Espagne quant au statut juridique du territoire mais aussi au droit international.» L’Association a justifié sa requête par les dispositions de l’article 109.2 de la loi 39/2015, du 1er octobre 2023, sur la procédure administrative commune des administrations publiques. Nous avons déjà évoqué ce sujet, de même que la lettre de protestation du représentant de la RASD en Espagne, Abdallah Arabi, qui nous a confirmé sa plainte officielle dans un bref entretien téléphonique. Nous y reviendrons.
Mehdi Ghayeb