Entrée impromptue de l’entité sioniste à l’UA en tant que membre observateur : Alger pose et impose ses garde-fous
Dans un communiqué murement pesé, au ton ferme et diplomatique à la fois, l’Algérie a officiellement réagi à l’annonce de l’arrivée de l’entité sioniste à l’UA en qualité de membre observatrice.
Le ministère des Affaires Etrangère relève en effet que « la récente décision du Président de la Commission de l’Union Africaine d’accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n’est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l’organisation continentale à la juste cause palestinienne et son engagement envers la réalisation des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale ».
Il ne s’agit rien moins que d’un courtois rappel à l’ordre aux amis et voisins africains, dont les positions historiques vis-à-vis de l’entité sioniste ont toujours forcé l’admiration et le respect.
Cette honorable position , du reste, ne saurait se démentir après que le caractère raciste de l’entité sioniste se soit accentué et mieux affirmé à l’endroit des juifs africains, surtout lorsqu’ils sont de race noire.
Ce disant, Alger ne laisse pas de relever également que cette décision a été prise de manière unilatérale, et sans concertations aucunes.
Autant dire qu’elle est illégale, sur le plan démocratique du moins.
Prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, cette décision n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine.
Les modes de fonctionnement de l’Union Africaine ne permettent aucune possibilité pour les quatre-vingt-sept Etats observateurs extra-africains d’influencer les positions de l’Organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres.
En conséquence, l’agitation médiatique, autour de ce qui relève davantage du « non-évènement » que d’une percée à potentiel stratégique, ne saurait porter préjudice aux exigences fondamentales d’une paix juste et durable au Moyen-Orient telles que consacrées par l’Afrique et toute la communauté internationale et telles que formulées dans l’Initiative Arabe de Paix adoptée par le Sommet Arabe tenu en 2002 à Beyrouth et à laquelle l’Union Africaine a apportée son plein soutien.
L’Algérie qui a initié et promu le processus de développement et d’élargissement du partenariat stratégique entre l’Afrique et le monde arabe continuera d’œuvrer en faveur du renforcement continu de la solidarité entre les deux ensembles au bénéfice de tous leurs peuples ».
Un conflit feutré et à fleurets mouchetés vient de commencer dans les travées de l’UA. Les dirigeants marocains, qui ont fait entrer le loup dans la bergerie, devront assumer devant leur peuple les conséquences de cette haute et honteuse trahison de la cause palestinienne.
Ali Oussi