Les réalisations du président Tebboune
Actions du gouvernement d’Aimene Benabderrahmane
Entretien exclusif/ Pr Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations: La mue révolutionnaire du secteur du commerce
Propos recueillis par Tahar Mansour
A mesure que nous avançons dans notre entretien avec Pr Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations, nous découvrons l’ampleur de la mue, une mue que nous pouvons qualifier de révolutionnaire sans risque de nous tromper, du secteur du commerce, un secteur stratégique s’il en est, dont les missions jouent un rôle prépondérant dans la vie sociale du pays.
Contenus dans les 54 engagements du président de la république Abdelmadjid Tebboune, ces changements radicaux intervenus dans la gestion de ce secteur stratégique, nous renseignent on ne peut mieux, sur le dysfonctionnement qui y régnait auparavant et sur l’urgence qu’il y avait d’entamer la série de mesures salutaires introduites par le président de la république et menées par le plan d’action du gouvernement. Le ministère du commerce et de la promotion des exportations, en exécutant scrupuleusement et sans attente, les recommandations et les directives du président, a atteint les objectifs qui lui étaient impartis malgré la difficulté du challenge et les écueils qui ont émaillé ces actions salutaires.
Pr Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations, a bien voulu nous parler de tout cela et des perspectives du secteur qu’il dirige, au cours de l’entretien qu’il a accordé à La Patrie News à la fin de la semaine écoulée.
https://youtu.be/60TUkoVBnD8
Réorganisation du secteur : un challenge réussi
Avant tout et dès son installation, le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Pr Kamel Rezig, a été chargé de réorganiser ce secteur, considéré comme un secteur très sensible : « la première mission dont nous avons été chargés, moi et mon équipe, était de réorganiser le secteur du commerce qui est un secteur stratégique très sensible, d’autant plus que l’année 2020 et celles qui l’ont suivies sont des années très différentes par rapport à ce qu’il y avait auparavant. Donc, nous avons commencé par la réorganisation du cadre juridique car les textes existants, qu’ils soient organiques, législatifs ou autres sont devenus inappropriés par rapport au programme de M. le président de la république et aux objectifs tracés », déclare notre interlocuteur.
Un atelier a été ouvert pour la réforme de l’organisation juridique, le secteur du commerce étant régi par cinq lois et plusieurs décrets organiques. A ce jour, 80% des réformes ont été menées et la première loi, concernant les zones franches, a déjà été publiée au journal officiel, alors que les quatre autres lois, qui concernent l’encadrement du secteur du commerce tant sur le plan organisationnel, les pratiques commerciales et pour les autres cadres, les projets de loi sont au niveau du secrétariat général du gouvernement pour les dernières retouches. « Dès que ces projets de textes de loi seront approuvés par les instances concernées, nous les mettrons en applications, mais il y a déjà eu plus de 44 décrets ministériels et interministériels qui ont été mis en œuvre et nous sommes en cours de réaliser une véritable révolution en ce qui concerne les lois et les décrets pour réorganiser le secteur et lui faire atteindre les missions qui lui échoient dans le cadre du programme du président de la république et du plan d’action du gouvernement », a précisé encore le ministre du commerce et de la promotion des exportations.
La ressource humaine a aussi connu une autre révolution au sein du secteur du commerce puisque, plus de 70% des fonctionnaires du ministère du commerce sont des universitaires et il est devenu impératif de leur faire subir des recyclages et de revoir les mécanismes de recrutement, et c’est ce qu’a accompli le ministère, que ce soit au niveau du département et de ses divisions ou à celui des institutions qui en dépendent. « Nous avons, là aussi, réussi à relever le défi et, pour la première fois, le nombre de fonctionnaires femmes s’est élevé de manière sensible et, toujours pour la première fois, il y a une femme à la tête d’une direction centrale au niveau du ministère, nous avons aussi deux femmes directrices régionales et près de 20 directrices de wilayas, et c’est aussi le même topo au niveau des chambres de commerces », annonce Pr Kamel Rezig.
Le ministère du commerce et de la promotion des exportations a entamé aussi un autre chantier concernant l’organisation de ses différentes composantes, à commencer par la refonte du registre du commerce, la réforme profonde et complète des chambres de commerce et les laboratoires : « tous ces chantiers ont été lancés et se trouvent dans un état d’avancement assez important, ceci afin de permettre au ministère du commerce et de la promotion des exportations d’être à la hauteur des missions qui lui échoient, qu’il s’intègre dans la nouvelle dynamique de modernisation et dans les nouvelles approches contenues dans les engagements de M. le président de la république et du plan d’action du gouvernement », précise notre interlocuteur.
La ZLECAF : profondeur stratégique de l’Algérie
L’Algérie occupe actuellement une position géostratégique de grande importance et la nouvelle gouvernance prônée par le président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune, et exécutée sur le terrain par le gouvernement, rend notre pays incontournable dans nombre de forums et de groupes régionaux et internationaux. Actuellement, l’Algérie est partie prenante dans trois grandes conventions ayant trait au libre échange : la première avec l’UE, la deuxième avec la Zone Arabe de Libre Echange et la troisième au sein de la ZLECAF (Zone de libre échange Africaine). « En notre qualité de membre de ce gouvernement, nous avons procédé à l’évaluation de toutes ces conventions, en recherchant leurs points positifs et négatifs, ce qui nous a permis de coopérer avec les autres secteurs afin de faire adopter la convention pour la ZLECAF, et nous avons réussi cela », explique Pr Kamel Rezig.
L’Algérie est devenue ainsi un membre très actif au sein de cette instance continentale, la preuve en est que le ministère du commerce participe à toutes les réunions de la ZLECAF, que ce soit en présentiel ou par visioconférence afin d’imposer la présence algérienne au sein de l’instance continentale. « D’ailleurs au cours de la dernière réunion organisée à Ghana, les propositions algériennes concernant le démantèlement douanier ont été approuvées par la quasi-totalité des membres. Sur les 46 propositions, 26 ont été approuvées par les membres de la Zlecaf dont celles de l’Algérie, ce que nous considérons comme une victoire des cadres algériens des différents départements qui ont planché sur ces propositions », annonce notre interlocuteur.
L’Algérie ne s’est pas arrêtée là et a présenté dernièrement les propositions concernant les services.
« Nous attendons beaucoup de cette zone de libre échange car c’est notre profondeur stratégique, l’avenir de l’Algérie pour le commerce extérieur se trouve en Afrique. Nous avons, jusque-là signé des accords commerciaux pour l’exportation avec 34 pays mais pas avec des taux élevés, ceci à cause des restrictions et des difficultés induites par la pandémie de Covid19, mais les choses commencent à s’améliorer, notamment avec l’ordre du président de la république concernant l’ouverture d’une ligne maritime entre Alger et Nouakchott (Mauritanie), ensuite entre Alger et Dakar (Sénégal), ce qui facilite les opérations d’exportations avec les centaines de conteneurs qui sont dirigés vers ces pays et les pays limitrophes », notre encore Pr Kamel Rezig.
L’Algérie compte, grâce à la Zlecaf, avoir des échanges commerciaux avec 54 Etats africains ‘sans taxes douanières’, avec, en plus, la création de zones franches dont les textes de loi ont été publiées au journal officiel et qui sont la résultante de la politique rationnelle et logique du président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune. « Ces zones franches qui se trouveront aux portes des territoires des pays africains nous permettra d’entrer en force dans ces pays et y obtenir une grande part de leurs marchés, ceci étant de notre droit parce que l’Algérie est devenue une force économique importante et nous possédons les capacités humaines et matériels qui nous permettent d’obtenir ces parts de marchés », estime le ministre du commerce et de la promotion des exportations. Et de continuer : « vous avez remarqué l’importance donnée par le président de la république et par le gouvernement à la Zlecaf car, je le répète, c’est notre profondeur stratégique, c’est l’avenir de nos exportations dans une très large mesure ».
Lutte contre la spéculation : la loi qui a changé la donne
Après que la spéculation ait pris des proportions plus qu’alarmantes en Algérie, notamment en ce qui concerne les produits de première nécessité (farine, semoule, lait, huile, pomme de terre, etc…), le président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune, a instruit les secteurs du commerce et de la justice afin de préparer un texte de loi qui soit vraiment dissuasive et qui pourra mettre un terme à ces pratiques qui ont mis à mal le pouvoir d’achat des citoyens et annihilé tous les efforts de l’Etat pour approvisionner le marché de manière normale. Pr Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations affirme dans ce sens que : « le contrôle est une partie indivisible de la mission du ministère du commerce, nous avons effectué depuis le début de l’année 2020, plus de 4,700 millions contrôles chez les commerçants, toutes activité confondus. Malheureusement, nous avons constaté qu’il y avait le phénomène retour aux mêmes infractions par les mêmes personnes car les lois n’étaient pas dissuasives, le contrevenant paie une amende dérisoire puis retourne à ses pratiques sans état d’âme. Mais après que le président de la république ait instruit les services concernés pour la mise en place de nouvelles lois plus dissuasives, la donne a complètement changé, les spéculateurs regardant à deux fois avant de se lancer dans cette pratique car il sait qu’il risque ‘gros’, jusqu’à 30 années d’emprisonnement (ou plus) et des amendes qui peuvent atteindre des proportions très importantes. Maintenant la peur s’est installée au sein de ces mauvais commerçants que nous combattons sans discontinuer et ce, grâce à la décision du président de la république de revoir les moyens de lutte contre ces pratiques frauduleuses ».
Dans le même sillage, Pr Kamel Rezig rappelle que c’est une proportion infime du nombre de commerçants qui sont visés, ce sont ceux qui se cachent derrière la façade de commerçants pour pratiquer la spéculation et tenter de s’enrichir illicitement : « Nous ne visons nullement les commerçants honnêtes, mais plutôt ceux qui faisaient de la rétention des marchandises aux fins de spéculation qui sont visés par cette loi qui nous a permis de baisser de manière drastique le nombre d’infractions car la loi est devenue dissuasive, elle fait peur aux commerçants malhonnêtes. Cette loi est donc un outil essentiel dans la lutte contre la spéculation, aussi bien pour nous au ministère du commerce que pour nos collègues des services de sécurité et de la justice », précise notre interlocuteur.
Pour rappel, depuis la promulgation de cette nouvelle loi, les services du ministère du commerce ont effectué plus de 61400 interventions qui ont permis d’enregistrer 77 délits ayant donné lieu à l’établissement de 71 procès-verbaux de poursuites judiciaires. Le ministre du commerce précise en outre que, sur les 2,5 millions de commerçants, près de 99% sont honnêtes et pratiquent leurs métiers de manière normale, se contentant de leurs marges bénéficiaires légales. « Le ministère du commerce les assure de tout son respect, et je profite pour remercier l’UGCAA qui nous a accompagné durant toute cette période », déclare ensuite le ministre du commerce.
Rentrée sociale : le rôle prépondérant du ministère du commerce
« La rentrée sociale est la priorité du gouvernement et comme nous faisons partie de ce gouvernement, nous mettons en œuvre plusieurs actions, comme l’approvisionnement du marché en tous produits dont a besoin le citoyen et chacun peut le constater de visu : tout ce dont il a besoin se trouve sur les étals, il faut noter que la carte nationale des produits en Algérie compte plus de 418 000 produits, mais il en existe plus et que tous ces produits sont disponibles dans les marchés et les magasins », explique Pr Kamel Rezig.
Dans le même cadre, et pour répondre à la demande en fournitures scolaires lors de la rentrée scolaire qui coïncide avec la rentrée sociale, la disponibilité de ces produits revêt un intérêt particulier pour le ministère du commerce. Ainsi, il existe près de 250 importateurs de produits scolaires qui importent toutes les fournitures scolaires sauf 17 types qui nécessitent une autorisation spéciale car ayant un lien avec la protection de la santé de nos enfants. Pour ces 17 types de fournitures scolaires, 58 autorisations ont été délivrées par le ministère du commerce pour leur importation mais en obéissant à une batterie de mesures pour protéger la santé de l’élève. En outre, il existe 47 entreprises algériennes versées dans la production de fournitures scolaires diverses. « Ainsi, nous avons pris toutes les mesures nécessaires, et nous avons prévu une réunion au courant de la semaine prochaine avec les importateurs et les producteurs locaux afin de garantir une rentrée scolaire transparent et normal en rendant disponibles ces fournitures scolaires de manière très large chez les commerçants », déclare le ministre du commerce.
Les premiers Souks Errahma pour les fournitures scolaires
« En application des directives du président de la république et du plan d’action du gouvernement, nous organisons toujours ce qu’on appelle ‘Souks Errahma’ que nous avons déjà organisés pour les mois de Ramadhan. Cette année et pour la première fois, nous allons organiser la même opération pour les fournitures scolaires à l’occasion de la rentrée scolaire », annonce encore notre interlocuteur.
Ces Souks Errahma seront organisés par le ministère du commerce sous l’autorité des walis au niveau des 58 wilayas du territoire national. Les étals seront de trois types : les fournitures scolaires, les tabliers, cartables et habillement et, enfin, le livre, qu’il soit scolaire ou de soutien. Des espaces seront mis à la disposition des commerçants gratuitement, à charge pour eux de pratiquer une bonification sur les prix des produits qu’ils exposent à la vente. Le ministère est déjà en discussion avancée avec tous les producteurs, les importateurs et les commerçants pour qu’ils participent à ces Souks Errahma. « Mais, note Pr Kamel Rezig, le citoyen doit se rappeler que l’Algérie n’est pas détachée du monde qui connait une très forte hausse des prix de tous les produits, non seulement ceux des fournitures scolaires mais pour tous les produits. En Algérie, la moitié des produits scolaires sont importés et l’autre moitié, même si elle est fabriquée en Algérie, la matière première doit être importée, ce qui fera hausser les prix à la consommation. Dans ce cadre, faisant suite aux instructions du premier ministre, le ministère du commerce organise des rencontres avec les importateurs et les producteurs afin que, même s’il y a hausse, il faudrait qu’elle soit étudiée, reconnue et, surtout, justifiée. En outre, nous rassurons les citoyens sur le fait que le ministère du commerce prendra toutes les mesures en sa possession pour que les hausses ne soient pas trop élevées ni injustifiées, mais trouver des fournitures scolaires au même prix que l’année écoulée est pratiquement impossible vu la conjoncture mondiale actuelle ».
Malgré cela, le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Pr Kamel Rezig, rassure sur la disponibilité de son département à mener les contrôles nécessaires, à amener les professionnels des fournitures scolaires à pratiquer des prix au moins raisonnables (souk errahma), qui préservent aussi bien les intérêts des commerçants et des producteurs ainsi que le pouvoir d’achat des citoyens.
Pandémie covid19 : rien n’a manqué en Algérie !
En 2020, au début de la pandémie de covid19, rares étaient les pays qui ont pu assurer un approvisionnement régulier de leurs marchés intérieurs, les frontières fermées, la peur de l’inconnu covid19, les lendemains incertains ont bloqué toutes les initiatives et les opérations d’importation ou d’exportation. En Algérie, et c’est un constat que chacun a pu faire, presque rien n’a manqué, malgré la conjoncture exceptionnelle dans laquelle nous étions, l’Algérie venait juste de sortir d’une période de gabegie institutionnelle et faisait face à de multiples et sérieuses tentatives de déstabilisation. « Durant cette période, les milliers d’espaces commerciaux et de magasins étaient bien achalandés et il y avait tous les produits dont avaient besoin les ménages, pas seulement pour la nourriture mais pour tous les autres produits, notamment les médicaments, l’outillage, la pièce de rechange et bien d’autres encore. Pour l’année 2020, année au cours de laquelle toutes les frontières étaient fermées et les marchés mondiaux presqu’inopérants sauf pour les pays d’origine, nous avons mis en place, suite aux instructions de M. le président de la république, un système électronique de suivi en temps réel et de gestion des stocks de produits, tous les types de produits. Suite à cela, aux instructions éclairées de M le président de la république et des recommandations du premier ministre, et à la coopération entre tous les acteurs gouvernementaux ou non, le citoyen n’a pas ressenti de manque d’approvisionnement dans aucun des produits de large consommation. Le citoyen doit aussi savoir qu’il y avait un suivi quotidien de la situation des approvisionnements de la part de M le président de la république. C’était un challenge relevé et réussi par le ministère du commerce, par le gouvernement et par l’Etat », précise Pr Kamel Rezig. Passant aux quelques tensions sur certains produits stratégiques (huile, lait, farine, semoule, etc…), il explique que c’était dû aux complots qui visaient la stabilité de l’Algérie de la part des restes de l’ancien régime ou des ennemis de l’extérieur : « ceci parce que, n’ayant pu toucher l’Etat en tant que tel, ils se sont tournés vers la création de tension sur certains produits de très large consommation alors que ces produits étaient disponibles, parfois avec des stocks jusqu’à quatre fois les besoins des citoyens, afin d’installer une instabilité sociale, mais ils n’ont pas réussi et ils ne réussiront jamais », ajoute-t-il. Concernant l’huile, le ministre affirme que les besoins quotidiens en huile de table pour l’ensemble de l’Algérie est de 1600 tonnes/j, alors que la production avait atteint 3600 t/j, soit 2000 t/j supplémentaires, mais, questionne-t-il : « où allait toute cette quantité ? ».
Enfin, le ministre du commerce et de la promotion des exportation relève que, parfois, le citoyen se retrouve face à des hausses de prix, mais rassure-t-il : « je tiens à assurer les citoyens que nous sommes toujours en contact avec les producteurs locaux ou les importateurs et nous ne les autorisons à pratiquer des hausses des prix que lorsque ces dernières sont légales et raisonnables ».
Numérisation et registre de commerce : opération réussie
La numérisation du secteur du commerce a été menée tambour battant par les responsables. Pour le registre de commerce la numérisation est arrivée à 100%, et s’il y a encore quelques étapes qui continuent avec la méthode traditionnelle, cela n’est dû qu’au fait qu’il y a encore des titulaires de registres de commerce qui ne se sont pas encore habitués à la numérisation et le ministère les accompagne. « Actuellement, chacun peut obtenir son registre de commerce à travers le net sans avoir à se déplacer, ainsi que tous les documents relatifs au registre de commerce, que ce soit le dépôt des comptes sociaux, le paiement électronique, les hypothèques, etc…, tout ce qui concerne les opérations relatives au registre de commerce », explique Pr Kamel Rezig.
Pour la délivrance du registre de commerce électronique, le ministère est arrivé à près de 71% (plus de 1,500 million commerçants possèdent des registres de commerce électroniques).
« Outre sa numérisation, le registre du commerce a connu une révision de la liste des activités, une révision recommandée et ordonnée par M le président de la république et M le premier ministre. La codification des activités pour le registre du commerce concerne maintenant 438 activités, englobant tous les secteurs commerciaux et de service, dont 238 activités ont été modifiées afin de les adapter aux obligations de modernité car, ce qui était usuel dans les années 70, ne l’est plus maintenant », est-il encore précisé par notre interlocuteur.
Parmi les nouvelles activités, celle du commerçant ambulant pour laquelle plus de 8000 registres ont été délivrés, ou encore l’activité du troc, qui concerne les wilayas du Sud afin de reprendre ce genre d’activité avec le Mali et le Niger et ce, sur instruction de M. le président de la république. « A ce jour, et depuis 2020, nous avons délivré plus de 300 registres de commerce de troc à des personnes physiques et plus de 50 à des entreprises, toujours dans la même activité. Enfin, nous avons aussi délivré 358 registres de commerce pour l’exportation à autant d’entreprises et 584 à des personnes physiques », annonce-t-il.
Gestion des importations et Promotion des exportations : objectifs atteints
Le ministère du commerce et de la promotion des exportations est chargée, légalement, comme son nom l’indique d’ailleurs, de promouvoir et de gérer les exportations de produits algériens. « Vous n’êtes pas sans ignorer que M le président de la république avait une approche et une méthodologie concernant aussi bien l’exportation que l’importation, que le ministère du tourisme s’est attelé à mettre en œuvre, en collaboration avec tous les concernés », déclare Pr Kamel Rezig.
Pour l’importation, le ministère a commencé à combattre le phénomène de la surfacturation en prenant une batterie de mesures suite aux instructions et recommandation du président Abdelmadjid Tebboune. « Nous importions pour 64 milliards $ chaque année, nous avons réussi, en suivant scrupuleusement les instructions, à ramener ce montant à environ 32 ou 33 milliards $, un peu plus en 2021 à cause de la hausse des prix mondiaux mais il faut noter que les quantités importés ont été moindre », affirme notre interlocuteur. La deuxième mesure a concerné la restructuration des institutions chargées de la fonction d’importation. « En 2020, quand nous avons été installés à la tête de ce département, nous avons découvert qu’il y avait près de 43000 importateurs ! Nous avons donc entamé la restructuration en commençant, selon les orientations du président de la république, par la mise en place de la spécialisation des importateurs car il y avait des sociétés qui importaient tout, sans distinction. Grâce à l’application de la spécialisation, le nombre des activités est passé de 185 à 287 activités, mais chaque société ne pouvait se faire délivrer qu’un seul registre de commerce pour une seule activité, et si la même société désire importer un autre produit, il lui faut se faire délivrer un autre registre de commerce, spécialement pour l’autre activité », continue Pr Rezig. Dans l’ancien système, il a été découvert des sociétés qui importaient 400 produits différents, avec celui-ci, la même société, si elle veut continuer d’importer ces 400 produits, doit se faire délivrer 400 registres de commerce différents et … payer donc 400 impôts ! Grâce à cela, le nombre d’importateurs est passé de 43000 à un peu plus de 13000 seulement au courant de ce mois d’aout. « Pour les autres, le ministère a obligé plus de 2500 à annuler leurs registres de commerce après paiement de leurs impôts en entier, alors que pour le reste, des dossiers sont en cours d’élaboration et des procédures légales seront prises à leur encontre », précise le ministre du commerce.
Ainsi, comme le fait remarquer Pr Kamel Rezig, et grâce à ces mesures, le volume des importations a baissé et celui des exportations connait une hausse significative, faisant passer le déficit de la balance commerciale de 11 milliards $ en 2019, il est passé à un peu plus de 7 milliards en 2020 puis la balance est devenue excédentaire de 1,6 milliards $ en 2021 et : « à la fin du mois de juillet 2022, la balance commerciale de l’Algérie est excédentaire de plus de 8 milliards de dollars, ce qui fait que la politique de commerce extérieur prônée par M. le président de la république a porté ses fruits de manière significative », annonce fièrement le premier responsable du secteur du commerce.
Pour ce qui est des exportations, notre interlocuteur rappelle que l’Algérie dispose de capacités de production très élevées chez les opérateurs économiques qui recherchaient un accompagnement, une confiance et une aide, auprès des autorités, ce sont là les mécanismes ordonnés par M. le président de la république et que : « nous sommes en train de mettre en œuvre », affirme Pr Rezig. Dans ce cadre, il fait remarquer que, pour la première fois de son histoire, l’Algérie a dépassé la ligne de 2 milliards $ d’exportations hors hydrocarbures en 2020 malgré la pandémie de covid19, un chiffre qui a dépassé les 5 milliards $ et, pour ces 8 mois de 2022, nous sommes à 70% des 7 milliards $ prévus par le président de la république : « au vu de notre potentiel économique et de production, il faut dire que 5 milliards $ n’est pas un chiffre exceptionnel, mais, depuis 1990, tous les gouvernements qui se sont suivis ont tablé sur une recette de 2 milliards $ hors hydrocarbures, mais cela n’a pas été réussi jusqu’à l’année 2020, sous la présidence de M. Abdelmadjid Tebboune », notre encore le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Pr Kamel Rezig.
Toutes ces réussites ne sont pas venues sans effort, les responsables concernés du ministère du commerce et des autres départements associés ont eu beaucoup à faire pour enregistrer ces résultats probants, comme le montrent les différentes expositions et forums commerciaux auxquels l’Algérie prend part à travers le monde et où elle recueille toujours les premières places.
« Si les choses continuent dans cette optique, nous nous attendons à améliorer ces performances et arriver à couvrir nos besoins en importations grâce aux revenus générés par les exportations hors hydrocarbures », assure le ministre, en faisant noter qu’une autre donnée positive devra être en considération, c’est le nombre d’exportateurs qui était d’un plus de 320 en 2020, est passé à près de 1000 en 2021 et, au 8ème mois de l’année 2022, ils sont près de 2000 exportateurs à opérer en Algérie.
Arriver à 150 conventions avec des Conseils d’affaires dans autant de pays
Actuellement l’Algérie a signé 30 conventions avec des Conseils d’affaires (dans autant de pays) : « notre objectif est d’arriver à 50 avant la fin de l’année, à au moins 90 à la fin 2023 et à 150 d’ici 2025, car il faut se dire que ce sont ces Conseils d’Affaires qui créent cette dynamique car, finalement, les opérations d’import ou d’export se dérouleront entre les hommes d’affaires. Donc, si nous étudions de manière exhaustive les besoins des marchés pour chaque pays afin de leur proposer nos produits selon ces besoins et nous pourrons alors gagner des parts de marchés beaucoup plus importantes, et nous pourrons alors accompagner nos entreprises et hommes d’affaires dans leurs opérations d’export, ce qui portera les revenus hors hydrocarbures à des niveaux permettant de couvrir tous les besoins du pays, et garder les revenus des hydrocarbures pour une utilisation plus rationnelle par l’Etat », estime Pr Kamel Rezig.
Le ministre du commerce assure et rassure
Avant de clore son entretien, Pr Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations rappelle que le département qu’il dirige « a un champ d’action très large, pas seulement pour le contrôle, nous avons aussi un rôle très important dans le commerce extérieur, que ce soit pour l’importation ou pour l’exportation. Jusqu’à présent, nous avons mis en place une partie du programme de M le président de la république et les résultats sont là, que chacun peut voir et constater, des résultats très importants qui ont complètement changé le paysage commercial du pays. Nous rêvions depuis 1990 d’arriver à 2 milliards $ d’exportations hors hydrocarbures, nous sommes arrivés à 5 et à 7 milliards d’ici la fin de l’année, nous continuerons sur le même rythme, nous irons même plus vite. Je dirais aussi aux producteurs locaux et aux jeunes entrepreneurs de s’impliquer dès maintenant dans l’exportation de leurs produits et ne pas attendre d’atteindre une suffisance du marché intérieur, peut-être que si vous attendez, toutes les parts seront prises et vous ne pourriez alors rien exporter. Il faut donc toujours penser à dirigez au moins 20 % de la production vers les marchés mondiaux, car il y existe une concurrence féroce et il n’y a pas lieu d’être en retard. Ceci en premier lieu. En deuxième lieu, je tiens à rassurer nos concitoyens que nous avons des stocks suffisants en tous produits de large consommation, et même pour les autres et que toutes les tensions que nous avons connues ou que nous connaissons actuellement sont des tensons préfabriquées.
J’assure aussi que l’Algérie est entre des mains honnêtes, des mains sures et intègres, nous suivons quotidiennement nos stocks de matières essentielles et nous étudions toutes les données grâce à une plateforme que nous avons au niveau du ministère, à travers laquelle nous contrôlons le niveau des prix et celui de l’approvisionnement à travers les 58 wilayas du pays et, s’il y a une fluctuation dans n’importe quelle région, nous y mettons de l’ordre dans les meilleurs délais.
Mais je demanderais à mes concitoyens de rationnaliser leurs achats et de ne pas croire les rumeurs car les ennemis de l’Algérie, lorsqu’ils se sont rendu compte qu’ils ne peuvent pas la détruire, se sont tournés vers la création d’une crise de produits ‘sur Facebook’ et non en réalité. Si nous revenons à la crise de l’huile, nous avons annoncé qu’en Algérie il existe 158000 activités qui utilisent l’huile pour sa production, en avez-vous vu qui se soient arrêtées ? Non, car s’il y avait une crise effective et réelle, ce sont ces activités qui fermeront boutique, mais aucune activité n’a cessé !
Enfin, nous rassurons tous nos concitoyens que l’Algérie dispose des stocks suffisants pour plusieurs mois dans tous les produits, les instructions du président de la république sont claires et précises : le gouvernement doit fournir tous les produits dont ont besoin les citoyens et nous appliquons ces directives à la lettre. Je rassure aussi nos concitoyens qu’au cas où la production locale ne suffit pas, nous importerons les quantités manquantes, mais si la production nationale est suffisante, nous n’importerons pas, ceci est clair ».
Tahar Mansour