En attendant une réforme en profondeur de l’ONU en vue de sa démocratisation, ce à quoi œuvre la diplomatie algérienne depuis des années, l’élection politicienne du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies a fait réagir Claude Mangin, épouse du militant sahraoui Naama Asfari. Optimiste, comme le sont tous les militants sincère, elle prend le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, en plaçant le Maroc colonial face à ses responsabilités et obligerions politiques, juridiques et diplomatiques..
La Patrie News : Le Maroc vient de se faire « élire » à la présidence du conseil des droits de l’Homme. Comment réagissez-vous à cette annonce, qui défie le bon sens ?
Claude Mangin : Donc le Maroc a été élu à la présidence du haut conseil des droits de l’homme pour un an par 30 pays sur les 47 pays votants le l’Union africaine s’était entendue sur la candidature de l’Afrique du Sud, mais le Maroc s’est présentée à son tour et c’est le Maroc qui a gagné. C’est une élection évidemment éminemment politique. Beaucoup de monde N’avaient pas intérêt à ce que l’Afrique du Sud soit à la présidence de ce Conseil parce que probablement L’Afrique du Sud se serait servi de cette de ce poste pour faire avancer les questions des droits de l’Homme conformément à sa culture et à son histoire tellement importante contre l’apartheid et tout le combat que ce peuple a mené contre l’apartheid pendant des années. Le Maroc au contraire sera à la disposition et au service de tous ceux qui piétinent et n’appliquent pas le droit international, pour eux-mêmes comme c’est le cas du Maroc, mais aussi les grandes puissances qui s’affranchissent largement de l’impératif d’appliquer les conventions internationales qu’ils ont pourtant signées. Donc effectivement, c’est bien déplorable pour l’institution elle-même.
Faut-il s’attendre à ce que ce conseil onusien de ses missions originelles à cause de ce vote ?
En théorie, élection ne remet pas en cause le travail de l’institution elle-même parce que les institutions onusiennes sont nécessaires, même si on en est souvent déçus c’est quand même les représentants du travail des nations et s’il n’y a plus d’ONU c’est la jungle complètement. Il nous appartient, nous les peuples de faire en sorte que le Haut conseil des droits de l’Homme et que les membres de ce Haut conseil des droits de l’homme puissent demande au président de cette institution d’appliquer pour lui-même les règles juridiques et non pas politiques et donc demande par exemple au Maroc de reconnaître les frontières reconnues de héritées de la colonisation, et que le Maroc signe enfin la charte africaine des droits de l’Homme, sachant qu’il ne l’a toujours pas fait, qu’il organisme le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et qu’il libère tous les prisonniers politiques, aussi bien les militants sahraouis, ceux du Rif, que les journalistes marocains. Car, il n’y a plus de presse libre au Maroc, et les journalistes sont soit en prison soit exilés et évidemment comment un pays colonisateur puisse peut-être légitimement être président de cette instance puisque la question du Sahara occidental est devant l’ONU depuis les années 1960 comme territoire non-autonome et le Maroc se doit de mettre en pratique ses paroles et le droit international.
Propos recueillis par Mohamed Abdoun