Facebook oblige les utilisateurs de WhatsApp à lui transmettre plus de données personnelles : Une atteinte à la vie privée des citoyens
WhatsApp a demandé à ses deux milliards d’utilisateurs d’accepter de nouvelles conditions d’utilisation, lui permettant de partager plus de données avec sa maison-mère Facebook. Une mise à jour qui inquiète les usagers de l’application de messagerie.
Le 7 janvier, la célèbre application de messagerie WhatsApp était sous le feu des critiques pour avoir demandé à ses quelque deux milliards d’usager d’accepter de nouvelles conditions d’utilisation, lui permettant de partager plus de données avec sa maison-mère Facebook.
Les utilisateurs qui refusent ne pourront plus accéder à leur compte à partir du 8 février. Cette évolution n’est pour le moment mise en œuvre que partiellement en Europe.
Le groupe cherche à monétiser sa plateforme en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients via WhatsApp – voire d’y vendre directement leurs produits – comme c’est déjà le cas en Inde, par exemple.
Selon Le Monde, les données qui pourront être partagées entre WhatsApp et l’écosystème d’applications de Facebook (dont Instagram et Messenger) comprennent le numéro de téléphone, les adresses IP ainsi que les informations relatives aux appareils des utilisateurs, mais pas le contenu des messages, qui restent eux chiffrés.
Les nouvelles conditions d’utilisation de WhastApp diffèrent cependant entre l’Union européenne par exemple – où le règlement général sur la protection des données (RGPD) est en vigueur depuis 2018 – et le reste du monde.
Dans le cas de l’Union européenne (UE) et du Royaume-Uni, les données personnelles ne devraient ainsi n’être utilisées que pour développer les fonctionnalités offertes aux comptes professionnels WhatsApp Business.
«WhatsApp ne partage pas les données de ses utilisateurs en Europe avec Facebook dans le but que Facebook les utilise pour améliorer ses produits ou ses publicités», a ainsi assuré un porte-parole de la messagerie.
Pour l’heure, au sein de l’UE, un message d’information indiquant cette évolution plus légère que celle prévue pour le reste du monde s’affiche uniquement sur les versions de l’application installées en anglais, comme précise Le Monde. Sur Twitter, nombre d’utilisateurs s’alarmaient le 7 janvier d’avoir donné leur consentement sans avoir lu en détail les changements induits.
Le patron de Tesla Elon Musk – qui est désormais l’homme le plus riche du monde – suggérait dans un tweet d’utiliser l’application concurrente Signal.
«Si la seule façon de refuser [cette modification], c’est d’arrêter d’utiliser WhatsApp, alors le consentement est forcé et les traitements de données personnelles sont illégaux», a dénoncé auprès de l’AFP Arthur Messaud, juriste pour l’association de défense des internautes La Quadrature du net.
Interrogés sur le sujet, des porte-paroles de la Commission européenne ont rappelé que Facebook avait été condamné en 2017 à une amende de 110 millions d’euros pour avoir fourni des renseignements inexacts pendant l’enquête de l’UE sur son rachat de l’application mobile WhatsApp.
A.O