France (et pays occidentaux) : des pompiers pyromanes !
Dire la vérité, toute la vérité sur les attentats terroristes, sur leurs véritables commanditaires et sur les causes réelles qui ont poussé ces ‘musulmans’ à les commettre entraine l’opprobre, les menaces, la calomnie et l’accusation d’être complices de crime et d’apologie du terrorisme, rien que cela ! Cela se passe dans le pays de l’égalité et de la fraternité, et dans d’autres pays qui lui ressemble.
C’est ce qui est arrivé, entre autres, à Judith Bernard, fondatrice du site d’entretien ‘Hors-Série’ et dramaturge qui est souvent invitée de l’émission 28 minutes sur Arte et qui, à la question du présentateur ‘pourquoi la France est-elle de nouveau visée par les attentats’, a répondu en citant les guerres menées par la France dans les pays musulmans. Elle rappela aussi que ‘Daech était né dans le chaos social engendré par les guerres menées par les puissances occidentales en Irak et qu’en détruisant les structures et institutions de ces pays, elles y avaient suscité des vocations terroristes’.
C’est ni plus ni moins que la raison qui parle par la bouche d’un collectif de journalistes du Nouvel Obs qui donnent non seulement raison à Judith Bernard ‘au risque de subir les mêmes avanies, nous lui donnons raisons’, écrivent-ils. Ils souhaitent aussi que cet enjeu crucial soit débattu de manière démocratique, fondée, raisonnée et argumentée par des personnes de bonne foi et dotées d’honnêteté intellectuelle.
Le texte signé par ce collectif rappelle que les guerres menée par la France sont ‘soit passées sous silence’, soit ‘glorifiées’, faisant des chefs d’Etat qui les mènent des chefs de guerre, devant un silence complice et obligé du Parlement qui n’a aucun pouvoir en général. Ce sera donc aux chercheurs en politique internationale, aux ONG honnêtes de démontrer la vérité sur ces guerres et ces situations d’où ‘la démocratie et le droit à l’information sont exclus’. D’ailleurs, un réseau de chercheurs appelé OCTAV (Observatoire Contemporain du Terrorisme, de l’Antiterrorisme et des Violences) a mené, pendant trois ans, une étude sur le mimétisme des violences et la relation entre actions terroristes et anti-terroristes pour arriver au résultat que les guerres nommées pompeusement antiterroristes sont, non seulement inefficaces mais elles alimentent le terrorisme en faisant naitre un ressentiment chez ‘les autres’, c’est-à-dire le phénomène du ‘pompier pyromane’.
Ceux qui ont écrit ce texte ont été choqués par les chiffres d’une approximation indécente donnés par les sources officielles sur le nombre de morts parmi une population civile désarmée lors des frappes menées par la France lors des guerres qu’elles ont menées contre ces pays. Déjà que rarement avancés, ces chiffres sont ‘donnés’ de manière approximatives ‘entre 4000 et 6000 à Mossoul, entre 1000 et 3000 ailleurs et ainsi de suite, des chiffres abstraits, sentant de loin le mensonge et la désinformation. ‘Nous aimerions donner des noms, des visages à ces hommes, à ces femmes, à ces enfants’ qui sont loin de la France qui est pourtant responsable de leur mort, ou peut-être faudrait-il écrire leurs morts car ils sont passés de vie à trépas d’un côté et de personnes existantes à des lambeaux de chair dont on ne parle même pas, ce qui est pire qu’une deuxième mort. Il y a peut-être même une troisième mort, celle des euphémismes, comme les citent les auteurs du texte, par lesquels les puissants qualifient ces actes terroristes sur des civils (dégâts collatéraux, bavures), sans jamais s’appesantir sur l’horreur qui accompagnent ces bombardements ‘au bistouri’, un bistouri si gros qu’il coupe tout ce qui est à côté !
« Nous avons détruit massivement les infrastructures et donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale, laissant derrière nous les germes d’une résurgence prochaine d’un nouvel adversaire. Nous n’avons en aucune façon gagné la guerre », a déclaré le colonel français François-Régis Legrier, engagé en Afghanistan puis en Irak. C’est dire l’action libératrice de la France quand il s’agit des pays musulmans.
Les auteurs du texte ont aussi énuméré un certain nombre de guerres injustes, injustifiées menée par la France au cours des dernières années et ont démontré leur caractère ‘terroriste’ et injuste, ce qui n’a fait qu’enfanter le phénomène du terrorisme fanatique que tout le monde renie et rejette, criminalise et combat, sans jamais se demander qui a donc allumé ce feu ? La réponse est pourtant limpide, claire et visible : ce sont les actuels pompiers qui veulent éteindre le feu du terrorisme qui l’ont allumé et alimenté par leur cruauté, leur ingérence et leur mépris de la vie humaine.
Après avoir lu pareils témoignages venant de journalistes, de chercheurs, d’hommes de lettres, de personnes honnêtes, des français qui ne veulent pas cautionner la cruauté, les bombardements criminels, les mises à mort d’autres civilisations, le vol et la rapine des richesses naturelles de pays qui ne demandent qu’à vivre en paix, nous nous rappelons les dernières recommandations du Parlement Européen qui veulent nous donner des leçons de démocratie.
Pensez-vous, messieurs les parlementaires qui ne pouvez piper mot devant les bombardements de civils innocents, devant ces spectacles horribles des petites quenottes innocentes ensevelies sous des tonnes de gravats et d’acier qui sont encore visibles, comme pour vous rappeler votre lâcheté et votre cruauté horrible, pensez-vous pouvoir nous donner des leçons de démocratie ? De droits de l’homme ?
Commencez par balayer, non pas devant votre porte, vous ne le pourriez pas car la crasse s’est amassée pendant des siècles, mais à l’intérieur de votre … intérieur, votre intérieur d’êtres humains (mais l’êtes-vous ?) et l’intérieur de votre propre société, car même vos propres citoyens n’ont pas échappé à votre hargne et à votre mépris dès qu’ils ont l’honnêteté d’appeler les choses par leurs noms, de dire la vérité sur ce que vous faites subir aux autres.
Ceci est la vérité sur les démocraties occidentales qu’ils veulent nous obliger à épouser, non, nous préférons la nôtre, basée sur l’amour du prochain, sur la non-ingérence dans les affaires des autres, sur l’entraide humaine et sur tout ce qui fait de nous des hommes, tout simplement.
Tahar Mansour