Gestion de l’espace aérien sahraoui : Madrid cède sous la pression du Polisario
Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, a beau se trouver sous l’évidente emprise dictatoriale du Makhzen en compagnie de son chef de la diplomatie, José Manuel Albares, cela n’empêche pas le front Polisario de garder beaucoup de poids politique, associatif et médiatique, au point de forcer la main à l’actuel Exécutif, et l’amener à revenir sur sa rétrocession de la gestion de l’espace aérien sahraoui par l’occupant marocain. C’est carrément la presse ibérique qui en fait l’aveu, tout en désolant face à ce constat. « Enaire, le gestionnaire de l’espace aérien espagnol, une entité publique relevant du ministère du Transport et de la mobilité, cède devant la pression des militants sahraouis et republie la carte tronquée du royaume. « Après avoir mis en ligne, il y a à peine quelques jours, la carte intégrale du Royaume, un geste applaudi des deux mains par les internautes marocains, voilà que l’organisme public espagnol semble faire marche arrière », écrit en effet El Independiente. « Le site web présente désormais une nouvelle version de la carte où l’ancienne colonie espagnole, le dernier territoire à décoloniser en Afrique, apparaît séparée par une ligne pointillée du Maroc et clairement identifiée sous l’appellation de Sahara occidental », finit d’enfoncer le clou ce média. Citant des sources auprès d’Enaire, le média ajoute que l’organisme n’est en aucun cas responsable de cette modification. Le gendarme du ciel espagnol a fait porter le chapeau la publication de cette mappemonde à une entreprise extérieure. « La carte provient d’une base cartographique de l’entreprise américaine ESRI, référence dans le secteur aéronautique. S’il faut en déduire que même les Américain ignorent le tristement célèbre Tweet de Donald Trump, lié à son moribond deal du siècle, l’efficacité légendaire du front Polisario en Espagne, avec son représentant, Abdallah Arabi, a encore de beaux jours devant elle. Et le Maroc n’y peut rien. Car si le Makhzen corrompt et fait chanter dans ses relations internationales, le Polisario se base sur la justice, la morale et le droit international. L’avenir est à lui. La victoire finale aussi.
Ali Oussi