Wikipédia nous apprend que « Moyen-Orient est une revue trimestrielle dédiée à la géopolitique, l’économie et la géostratégie du Moyen-Orient, créée en 2009 et éditée par le groupe Areion. La publication, qui allie avec bonheur vulgarisation et approches académique cristallise une alchimie relativement réussie pour tour Occidental désirant plonger et prolonger son regard au cœur de notre monde à nous, allant de la Mauritanie au Pakistan, en passant bien sûr par le Maghreb Arabe, le Maroc, l’Algérie, et le conseil de coopération du Golfe. L’un dans l’autre, cette revue a su demeurer, et naviguer dans le couloir étroit de l’objectivité scientifique et journalistique. Oui, jusqu’à son numéro 62. Comme Jeune Afrique bien avant elle, cette publication semble avoir succombé aux « arguments imbattables » des gens du Makhzen. En témoigne sa Une totalement improbable. Carrément surréaliste. « Maroc : Un royaume en mutation », titre cette revue en Une. L’ironie le dispute à la flagornerie dans ce titre. Mais l’illustration ne laisse guère planer de doute sur les intentions, supposées, des concepteurs de cette maquette frappante de paradoxes. Le roi drapé d’habits précieux en soie rare, montant un cheval noir de jais harnaché d’or, et entouré d’une faune de courtisans soumis déguisés en derviches tourneurs. Si mutation il y a celle-ci ne se fait pas dans le bon sens de l’Histoire. Elle se fait carrément à rebours d’icelle. Il est vrai que le royaume sous le règne du despote Mohamed VI régresse au lieu de progresser. Ce dernier n’arrive plus à faire illusion. Son vernis s’est craquelé, et sa mensongère façade a fini par s’effondrer. L’ancien « roi des pauvres » n’est même plus celui des riches. Il est carrément celui des dealers et des assassins. Des maitres chanteurs aussi. Depuis la conclusion de son « deal du siècle », il a enclenché le compte-à-rebours annonçant la fin de son règne vicié et vicieux. Avec loi, l’expression « mutation » se confond avec effondrement, mort, chute et paiement au comptant de la dette de la trahison. Le Maroc de Mohamed VI n’est pas un royaume en mutation, mais carrément un royaume de… mutants, ceux du Makhzen s’entend…
Mohamed Abdoun