Humeur/ Grossier scénario
Il était clairement établi depuis le début que l’entité sioniste ne reculerait devant aucune monstruosité pour perpétuer son apartheid et son expansionnisme en Palestine occupée. Cette entité raciste et suprémaciste nourrit son existence et sa puissance de l’instabilité ambiante, ainsi que des profonds désaccords qui minent durablement toute la région proche-orientale.
Son insipide rente mémorielle oblige les dirigeants et les médias occidentaux à qualifier de « terroriste » toute résistance à l’occupation sioniste, et d’antisémite la moindre velléité de dénonciation de la gangrène sioniste.
Or, ne voila-t-il pas que l’inattendu et spectaculaire accord advenu entre Téhéran et Ryad et venu gripper très sérieusement la machine bien huilée de Netanyahu, et de l’ensemble de ses prédécesseurs, comme les bourreaux Ariel Sharon et Golda Meier. C’est donc dans l’urgence, et en pleine panique qu’une grossière parade semble avoir été inventée.
L’entité sioniste nous parle d’un élément du Hezbollah, porteur d’explosifs puissants, qui aurait réussi à s’infiltrer jusqu’en Palestine occupée. Le scénario ainsi monté dans l’urgence, ne résiste à aucune analyse sérieuse.
La force de paix des Nations unies au Liban (FINUL) a affirmé ce jeudi n’avoir observé aucune traversée de la frontière ces derniers jours, au lendemain de l’annonce par l’entité sioniste qu’un homme portant une ceinture explosive était soupçonné de s’être infiltré depuis le pays voisin.
L’armée sioniste a même annoncé avoir tué lundi ce suspect dans le nord de la Palestine occupée et évoqué une possible implication du Hezbollah libanais. Il s’agit pour Tel-Aviv d’arriver, à doses homéopathiques, vers une implication directe de l’Iran et de ses troupes d’élite des Gardiens de la Révolution dans cette fausse attaque. Andrea Tenenti, porte-parole de la FINUL, est formel.
L’entité sioniste nous ment effrontément, même s’il nous dit cela en termes plus diplomatiques. Face au caractère grossier et surréaliste des accusations sionistes, le Liban et l’Iran n’on même pas jugé utile d’y répondre. S’il est vrai qu’en terre sainte les miracles peuvent être légion, à moins que cet « agent du Hezbollah » n’ait réussi à accomplir une nouvelle « ascension », on se demande pourquoi aucune image du suspect, de sa ceinture d’explosifs, de sa voiture et de ses complices, ne nous ont été montrées. C’est que le mensonge est grossier, et donne l’air d’avoir été concocté dans l’urgence.
C’est que le projet de rapprochement entre Téhéran et Ryad fait voler en éclat le plan sioniste d’agression militaire contre l’Iran, non sans l’aide de l’Arabie Saoudite. On se souvient aussi que Netanyahu, en formant son gouvernement néonazi et terroriste, avait clairement laissé entendre que son objectif diplomatique et géostratégique de l’heure était d’étendre les accords d’Abraham à Ryad, cela sans omettre de rappeler ses pitoyables tentatives d’infiltration du continent africain.
L’ampleur du désespoir de l’entité sioniste se mesure à l’aune de ses calculs expansionnistes et guerriers. Le rapprochement entre Téhéran et Ryad rebat du tout au tout les cartes géostratégiques de la région moyen-orientale.
Le plan de paix saoudien de 2002 revient tout naturellement sur les devants de l’actualité bat en brèche les accords d’Abraham, et oblige l’entité sioniste à reculer ses pions. Il faut dire aussi que c’est aussi l’immédiateté des récents massacres commis à l’endroit des populations palestiniennes qui semble aussi avoir inspiré le grossier scénario de cette fantomatique attaque libanaise.
D’autant que cette redistribution des cartes ne se fera pas sans un retour par la grande porte de la Syrie au sein de la Ligue Arabe, sur fond de réactivation du « front du refus », dont Alger n’a eu de cesse d’être le leader et le porte-parole. D’autant que le conflit ukrainien a déplacé de centre de gravité décisionnel planétaire de l’Occident vers les BRICS, dont Alger et Téhéran devraient faire partie dès le mois d’août prochain.
Même le sommet du Néguev que Rabat cherchait à organiser dans les territoires occupés sahraouis, donne l’air d’avoir été reportée dine die. Ceci étant, il va sans dire que le Maroc n’en mène pas large du tout, avec ses nombreux scandales et son « deal du siècle ». Un monde plus juste s’ouvre peut-être devant nous.
Les questions sahraouie et palestinienne, désormais étroitement liées par les manœuvres maroco-sionistes, devraient y trouver un règlement bien plus tôt que ne le pensent certains…
Mohamed Abdoun