Violences dans les quartiers : La prévention avant la répression
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a exposé, devant les membres de la Commission de la défense nationale de l’APN, l’approche prônée pour enrayer le phénomène des gangs de quartiers.
Il a rappelé, en premier lieu, la promulgation de l’Ordonnance 03-20 du 30 aout 2022, qui criminalise les actes de délinquance urbaine. Il a expliqué, néanmoins, que les dispositions coercitives prises contre les bandes semant la terreur dans les quartiers ne sont appliquées que si de multiples tentatives d’empêcher les actes de violences en amont, échouent.
Il a évoqué, ainsi, les prérogatives conférées aux autorités locales et services de sécurité et les procédures de vigilance et alertes mises en place pour prévenir le fléau, repérer précocement un gang, et assurer une couverture sécuritaire équilibrée des quartiers résidentiels.
Il a affirmé que les services de sécurité veillent au respect de l’intégrité physique et la propriété privée. A ce titre, ils fondent essentiellement leurs interventions sur « les aspects préventifs et de sensibilisation, ainsi que sur les actions de dissuasion ».
Cette stratégie s’appuie sur de nombreux mécanismes et instances, dont le Comité national de prévention des gangs de quartier, installée au département de tutelle, avec des démembrements dans les wilayas, qui connaissent une recrudescence du phénomène.
Il s’agit d’informer et de sensibiliser les jeunes sur les dangers liées à une appartenance à un gang, ainsi que des conséquences dramatiques de la délinquance et la toxicomanie. Le rôle du mouvement associatif et de la société civile dans le domaine de la prévention des différents fléaux sociaux afin « d’être à l’écoute des préoccupations des jeunes au niveau des nouveaux quartiers et des quartiers qui connaissent une forte criminalité ».
Pour marquer l’efficacité des services de sécurité dans la lutte de ce phénomène, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a égrené des chiffres sur les opérations réussies, en 2022.
147 affaires ont été bouclées, impliquant 981 personnes dont 539 ont été placées en détention provisoire, 118 personnes sous contrôle judiciaire. 138 prévenus ont été convoqués en citation directe et 43 en comparution immédiate. 79 suspects ont été libérés, tandis que 51 dossiers restent en suspens.
Brahim Merad a précisé que les villes de l’Est sont les plus touchées par le phénomène, suivies de la région du centre, puis de l’Ouest. Dans le détail, la wilaya de Blida se positionne en pole position des villes les plus gangrénée, talonnée Par Alger, Constantine, Oran, Khenchela et Biskra.
S. Biskri