Beaucoup se demandent si le président américain sortant, candidat à sa propre succession, n’est pas devenu sénile. Ses dérapages verbaux se dont en effet de plus en plus nombreux et graves. Joe Biden a qualifié mercredi son homologue russe Vladimir Poutine de « salopard cinglé » lors d’une rencontre à San Francisco, en Californie, avec des donateurs du Parti démocrate. Durant celle-ci, le président américain s’en est aussi pris avec virulence à son rival Donald Trump. En anglais, Joe Biden a utilisé les trois lettres « SOB », un raccourci pour « son of a bitch », insulte traduisible en français par « salopard », « connard », ou encore « fils de p… ». il est certaine que nous n’avons jamais entendu rien de plus grave depuis la guerre froide des années 1970-1980. Biden avait déjà traité Poutine de « criminel de guerre », oubliant au passage les propres crimes de son pays en Afghanistan et en Irak, ainsi que son soutien indéfectible à Israël dans son actuel génocide commis en Palestine occupée. « La menace existentielle, c’est le changement climatique. Il y a bien ce salopard cinglé qu’est Poutine, et d’autres, et il faut toujours s’inquiéter d’une guerre nucléaire, mais la menace existentielle pour l’humanité c’est le changement climatique », a lancé le président démocrate de 81 ans, candidat à un second mandat, lors d’un bref discours auquel assistait un petit groupe de journalistes. Il est anecdotique de relever qu’un « cinglé » avéré » puisse un jour traiter un autre de ce qualificatif, alors que celui-ci ne fait que se défendre contre une hégémonie et un expansion de plus en plus menaçantes déployées aux portes de la Russie. Joe Biden s’en est également pris par ailleurs à l’ancien président Donald Trump, qui sera selon toute probabilité son adversaire en novembre, et à sa réaction à la mort en prison de Alexeï Navalny. Le républicain a assimilé ses problèmes avec la justice américaine à des persécutions politiques et a comparé son sort à celui de l’opposant russe. « Si j’avais dit une chose pareille devant vous il y a 10 ou 15 ans, vous auriez tous pensé qu’il fallait m’interner de force », a en outre déclaré Joe Biden. Le locataire de la Maison-Blanche avait déjà, dans le passé, traité son homologue russe de « boucher » et de « criminel de guerre. » Il a promis d’annoncer vendredi des sanctions « majeures » contre la Russie en réponse à la mort d’Alexeï Navalny. En guise de « sanctions majeures », ces dernières se retournent inexorablement contre leurs initiateurs occidentaux, car ces derniers refusent obstinément d’admettre que leur suprématie paternaliste est désormais à l’agonie.
Wassim Benrabah