Il menaçait de « décapiter un gendarme » : Un Marocain expulsé manu-militari de France
En mai dernier, un marocain résidant dans le Var a été expulsé de France, manu militari. Une procédure pas si fréquente liée au danger représenté par l’individu. Après avoir déploré les us et coutumes françaises, celui-ci avait notamment menacé de décapiter un policier.
Récit : Une procédure rare à la hauteur du danger. En mai dernier, Khouya, un Marocain de 31 ans, a été expulsé du territoire français en urgence après avoir proféré des menaces à caractère terroriste. Sa radicalisation semble être survenue en plusieurs étapes.
L’homme fait d’abord parler de lui en 2019 dans la région de Cannes, en décidant d’organiser un prêche, en djellaba, sur le toit de sa voiture. Son public ? Les employés de Thalès, entreprise spécialisée dans les armements.
Une initiative qui ne rencontre pas un franc succès, et bientôt interrompue par les forces de l’ordre. En septembre 2019, Khouya est contrôlé dans les rues de Saint Raphaël (Var), un couteau à cran d’arrêt et une boite de lames dans les poches.
« La France est un pays de mécréants qui ne méritent pas le respect dans le monde », déclare-t-il une fois arrivé au commissariat. Il aurait aussi ajouté que les femmes se comportent mal comme en attestent leurs jeans et leurs décolletés…
Les policiers le laissent repartir. Mais c’est en avril 2021 qu’il franchit une étape supplémentaire : dans un supermarché de Mandelieu-la-Napoule, il promet à voix haute : «Je vais foutre le feu aux magasins, les gendarmes et les policiers sont corrompus ! »
Et de poursuivre : « Je vais décapiter la tête d’un gendarme et je vais la poser devant le magasin ou devant une gendarmerie ! » Khouya est alors interpellé et placé en garde à vue.
Entre deux « Allah akbar », le jeune homme précise aux forces de l’ordre que sa mort sera « le plus beau jour de [sa] vie ». Il le répète, il veut mourir en martyr.Pour cet épisode, il sera condamné par le tribunal judiciaire de Grasse (Alpes-Maritimes) à quatre mois de prison dont deux mois avec sursis, reconnu coupable de menaces contre personne dépositaire de l’autorité publique et menaces réitérées de commettre une destruction dangereuse pour les personnes. Mais entre temps, la DGSI a décidé de se pencher sur son cas.
Dans son ordinateur, on trouve ainsi des recherches en lien avec le terrorisme : « Ben Laden », « Comment faire sauter un tribunal »… Son intérêt pour le jihadisme et les armes blanches ne fait pas de doute.
Les policiers le cueillent à sa sortie de prison pour le coller en centre de rétention administrative (CRA), à Nice. On l’a placé dans le premier vol disponible en direction du Maroc.
R.I.