Inspiré de l’affaire Oussekine : L’Algérie propose « Nos frangins » aux Oscars
Le Comité national de sélection de films candidats aux oscars, présidé par Mohamed Lakhdar Hamina (Yasmine Chouikh, Fawzi Saichi, Hassan Kechach, Ali Mahfiche et Salim Aggar sont membres), a finalement préféré le long métrage de Rachid Bouchareb pour représenter l’Algérie à cette prestigieuse récompense cinématographique, dans la catégorie « meilleur film étranger ». Trois autres réalisations étaient en lice : « Houria » de Mounia Meddour, « Halim Erraad » de Mohamed Benabdallah et « La dernière reine » coréalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri.
Il reste à attendre et espérer que la candidature de l’Algérie soit retenue dans la short-list de l’Académie des Oscars, sachant que Rachid Bouchareb a déjà participé aux Oscars, en 2011, avec son opus « Hors la loi ».
Le scénario de « Nos frangins », co-écrit par la romancière Kaouthar Adimi, est inspiré de l’histoire vraie et tragique de Malik Oussekine, étudiant algérien de 22 ans, battu à mort par des éléments de la brigade motocycle de la préfecture de police de Paris (les voltigeurs), en décembre 1986, qui l’avaient pris pour cible, dans le prolongement de manifestations estudiantine contre la loi Devaquet, sur la réforme universitaire. Le lendemain, les français ont marché massivement, dans toutes les villes du pays, s’insurgeant contre la violence policière. Un hommage soutenu est rendu à la victime, qui devient un symbole de la lutte pour les égalités. Cette affaire provoque aussi un séisme politique, dans une conjoncture marquée par une cohabitation difficile entre la gauche (Francois Mitterand, président de la République) et la droite (Jacques Chirac, Premier ministre). Plusieurs ministres impliqués démissionnent, le projet de loi Devaquet est retiré et la brigade des voltigeurs dissoute. Les deux policiers, auteur de la bavure, sont condamnés à 2 et cinq ans de prison avec sursis. Pour la première fois en France, la violence policière est reconnue comme un crime.
Trente-six ans après ce drame, Malik Oussekine est ressuscité dans le long-métrage de Rachid Bouchareb, mais aussi dans une mini-série de quatre épisodes, diffusée, depuis mai 2022, sur la plateforme Disney+.
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S.B