Jean-Paul Lecoq, député : « La France ne respecte pas les résolutions de l’ONU »
A l’origine de l’historique débat parlementaire sur le Sahara Occidental, largement couvert et commenté par La Patrie News, le député Jean-Paul Lecoq est revenu sur cet évènement dans un court entretien accordé ce vendredi au journal L’Humanité. Il y fustige, non sans raisons, l’actuelle politique étrangère de son pays, qui a laissé ses belles valeurs d’antan au profit d’intérêts mercantiles, souvent étroits et personnels. Et c’est la raison pour laquelle, sans doute, les questions de la Palestine et du Sahara Occidental sont devenues des sujets tabous au Parlement, d’où l’absence à cette séance de nombreux courants politiques, à commencer par les socialistes. « La France ne respecte pas les résolutions de l’ONU et la Cour de justice européenne a condamné le Maroc. Mais, à entendre le gouvernement, il n’y a aucun problème. L’idée selon laquelle le Sahara occidental appartiendrait au Maroc s’impose de plus en plus, sans aucun débat, comme si c’était naturel. Il faut pourtant reconnaître la volonté d’un peuple. Tant qu’il restera un Sahraoui, il y aura une résistance et un combat à mener pour la dignité humaine. La France a d’ailleurs la clé de cette affaire. Si seulement elle le souhaitait, elle pourrait être à la tête d’un mouvement pour une résolution pacifique du conflit. Mais, depuis des années, elle ignore la représentation du Front Polisario en France. Nous n’avons même pas exploité la période de cessez-le-feu et n’avons pas fait avancer le dossier depuis trente ans ! Si, demain, la France affirme au Maroc qu’il faut trouver une solution, si elle soutient l’organisation d’un référendum d’autodétermination défendu par l’ONU, alors tout peut changer ». Cette conclusion recoupe notre analyse de la veille t notre titre donné ce jeudi. Oui, c’est la France qui a fait perdurer ce conflit durant une quarantaine d’années. Sa part de responsabilité politique, diplomatique et même criminelle y est tout bonnement incommensurable. « Il faut aussi que la France ose enfin élever la voix sur ce qui se passe en Palestine, avec l’instauration par Israël d’un État d’apartheid quasi permanent qui s’installe dans la vie quotidienne. Les exemples sont criants. La France ne doit pas l’accepter, et prendre des mesures fortes. « Si vous êtes très alliées avec le gouvernement israélien, alors dites-leur la vérité, ce n’est pas tenable autrement. » Voilà ce que je dis souvent aux autorités françaises. Un bon allié, comme un bon ami, doit savoir dire stop quand cela va trop loin. D’autant plus que les intérêts de la France ne sauraient être autres que les intérêts de la paix et du respect des peuples en Israël-Palestine comme ailleurs ». ici résident la voie et la voix de la sagesse. L’entité sioniste doit être rappelée à l’ordre et remise à sa place par ses alliés-complices pour leur propre intérêt la lutte antiterroriste planétaire passe impérativement par là. Il s’agit hélas d’une utopie. « le monde marche sur la tête », déplore ce député communiste qui a déjà accordé un entretien à La Patrie News, et avec lequel nous avons convenu de remettre une couche dans les prochains jours.
Ali Oussi