L’armée se retire des négociations de cessez-le-feu : La crise s’aggrave au Soudan
Au Soudan, les négociations de cessez-le-feu sont au point mort. L’armée soudanaise a suspendu sa participation aux pourparlers de trêve avec ses ennemis paramilitaires, sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite, a déclaré, mercredi 31 mai, à l’AFP un responsable du gouvernement. L’armée a pris cette décision car “les rebelles n’ont jamais appliqué une seule des dispositions d’un cessez-le-feu à court terme, qui exigeait leur retrait des hôpitaux et des bâtiments résidentiels, et qu’ils ont violé la trêve à plusieurs reprises”, a déclaré le responsable soudanais, sous couvert d’anonymat. Les médiateurs américains et saoudiens ont déclaré, lundi, en fin de journée que l’armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), en guerre depuis le 15 avril, avaient accepté de prolonger de cinq jours la trêve humanitaire qu’elles avaient fréquemment violée au cours de la semaine précédente. Les combats faisaient encore rage mardi, malgré la prolongation de ce cessez-le-feu pour tenter d’acheminer une aide humanitaire vitale dans ce pays au bord de la famine. La guerre a déjà fait plus de 1 800 morts, selon l’ONG Acled, et près d’un million et demi de déplacés et de réfugiés selon l’ONU. Un bilan probablement sous-évalué. Le Soudan était déjà, avant la guerre, l’un des pays les plus pauvres du monde. Un habitant sur trois y souffrait de la faim, les longues coupures d’électricité étaient quotidiennes et le système de santé au bord de l’écroulement. Après près de sept semaines de guerre, 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d’aide humanitaire pour survivre, selon l’ONU. Parmi eux, plus de 13,6 millions d’enfants, souligne l’Unicef, dont “620 000 en état de malnutrition aiguë qui, pour moitié, pourraient mourir s’ils ne sont pas aidés à temps”.
R.I.