Le ministre des finances devant l’APN : résilience de l’économie en 2020 face à des facteurs extrêmes
Se conformant à la Constitution et la loi n°17-84 consacrant le principe de contrôle du pouvoir exécutif par le pouvoir législatif et dans le but d’améliorer la gestion des finances publiques, d’instaurer la transparence et la performance en termes de recouvrement des recettes et de réalisation des dépenses publiques, le ministre des finances, M. Brahim Djamel Kassali, a présenté à l’APN le projet de loi portant règlement budgétaire pour le budget 2020.
Au cours de sa présentation, le ministre des finances a rappelé le contexte exceptionnel de l’année 2020 au cours de laquelle l’économie nationale algérienne a dû faire face à une baisse drastique des prix du pétrole sur les marchés mondiaux d’un côté, et à une augmentation des dépenses publiques induites par les mesures urgentes appliquées au niveau économique, social et sanitaire pour la préservation de la vie et de la santé des citoyens.
Dans ce contexte, M. Kassali a annoncé que le taux de croissance de l’économie nationale s’est établi à -5,1% au cours de l’année 2020 contre une prévision de -2,6%, alors que ce taux était de 1% en 2019, une différence qui s’explique principalement par une très importante baisse d’activité dans le secteur des hydrocarbures et des services commerciaux.
Baisse de la demande de pétrole et effondrement du prix du Sahara Brent
Toujours en termes de recul de l’économie, l’Algérie a enregistré des recettes d’exportations de seulement 23,8 milliards de dollars US en 2020, en diminution de 12 milliards $US par rapport à 2019 (35,8 MD$), sous le double impact d’une baisse sensible de la demande mondiale en hydrocarbures et de l’effondrement du prix du Sahara Brent qui a atteint le prix de seulement 40,31 $US le baril à fin juin 2020.
Un autre impact de la double crise sanitaire et économique concerne les importations de biens finis qui ont fortement diminué en 2020, passant à 34,4 milliards $US contre 41,9 milliards en 2019, ce qui a généré un solde négatif de la balance commerciale de 10,6 milliards $US, contre un déficit de 6,1 milliards $US l’année d’avant.
Une dette publique de 9,604 mds DA
Continuant son intervention concernant les agrégats macroéconomiques et financiers de l’économie nationale, le ministre des finances rappelle que les créances de la dette publique algérienne se sont élevées à 9604 milliards de dinars dont 180 milliards DA appartenant à la dette extérieure. Dans ce cadre, le ratio de la dette publique intérieure par rapport au produit intérieur brut a été de 49,37% en 2020, « ratios demeurant plutôt raisonnables comparés à d’autres pays où ils ont dépassé les 100% », estime l’intervenant.
Toujours dans le même sens, M. Kassali affirme que : « Le recours à cette ressource interne est, pour l’État, un outil de politique économique pour parvenir à une croissance économique globale et durable. Ce type de financement évite à notre pays de recourir à un endettement extérieur plus coûteux et préserve son indépendance financière ».
Recettes et dépenses budgétaires
Concernant les recettes budgétaires de l’Etat durant l’année 2020, le ministre des finances précise qu’elles ont été de 5 183 milliards DA en ressources ordinaires et de 1 394 milliards DA en taxe pétrolière, ce qui représente un taux d’exécution de 96% par rapport aux prévisions de la loi de finances de 2020, la loi rectificative ayant approuvé en fin de compte le montant de 5395 milliards prévus par la LF.
Dans ce contexte, le ministre tient à rappeler que : « la politique approuvée par les pouvoirs publics vise à assurer la couverture des dépenses de fonctionnement par des ressources extérieures à la redevance pétrolière ».
Pour le chapitre des dépenses et avant d’entamer sa présentation, le ministre a précisé que l’élaboration du budget général de l’Etat pour l’année 2020 ‘’s’inscrit dans le cadre de la procédure de suivi liée à la maitrise des dépenses publique dans une perspective de durabilité budgétaire à moyen terme’’, et ce, en optimisant l’allocation des ressources potentielles et en veillant à la préservation de la dynamique de développement socioéconomique.
Ainsi, pour l’année 2020, les dépenses budgétaires se sont élevées à 7340,15 milliards DA, dont 4727,4 milliards pour les dépenses de fonctionnement et 2612,7 milliards DA pour les dépenses d’équipement, soit un taux d’exécution de 99,56% par rapport aux prévisions de la loi de finances pour 2020.
Comptes spéciaux du Trésor
Poursuivant sa présentation, M. Kassali explique que les Comptes Spéciaux du Trésor ont enregistré un solde négatif de 515 milliards DA à fin 2020 contre 1330 milliards en 2019.
En conclusion, le ministre des finances estime que « l’étude de quelques indicateurs liés à l’impact des dépenses sur le service public a démontré la résilience de l’économie nationale face aux effets de la pandémie de covid19 et à la forte baisse des prix des hydrocarbures grâce aux mesures salutaires urgentes qui ont été prises, notamment pour ce qui est du maintien de l’activité économique, de la protection des familles nécessiteuses, la rationalisation des dépenses publiques et la régulation du commerce extérieur.
Tahar Mansour