Le président Tebboune au journal allemand Der Spiegel : « Aucun Algérien n’accepterait que je prenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes (Macron)»
La crise entre Alger et Paris est d’une gravité extrême. S’il fallait une preuve de plus pour l’attester, elle vient de nous être administrée sans ambages aucuns par l’entretien accordé par le président Tebboune à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Il y est en effet longuement question de la gravissime et impardonnable du président Macron à l’endroit de l’Algérie. Tebboune, en effet, a jugé « très grave » cette attaque, venue remettre en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.
« On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », s’est en effet exclamé le chef de l’Etat dans cet entretien. Tebboune, au chevet et en phase avec le peuple algérien, a réagi avec la rigueur et la fermeté qui fait la fierté de tous les citoyens, heureux de recouvrer l’aura de leur diplomatie et de la voix, jusque-là aphone d’Alger au sein du concert des nations.
« Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a encore développé le résident Tebboune, laissant dès lors entendre que ce coup de froid entre Alger et Paris est appelé à s’inscrire dans la durée, si ce n’est jusqu’au départ de Macron à la faveur de l’élection présidentielle française, qui s’annonce tout aussi serrée qu’incertaine pour lui.
Interrogé par le Spiegel sur la réconciliation mémorielle préconisée par le rapport Stora et sur la question d’éventuelles excuses réclamées à la France, M. Tebboune a affirmé que « l’Algérie n’a pas besoin des excuses de M. Macron pour quelque chose qui s’est passé entre 1830 ou 1840, mais d’une pleine et absolue reconnaissance des crimes coloniaux ». M. Macron « reconnaît les faits, il a déjà dit en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité, a précisé le chef d’Etat algérien.
La seule chose que nous voulons, c’est que la France reconnaisse les crimes qu’elle a perpétrés ».
Quant à l’interdiction de survol de l’espace aérien algérien pour les avions militaires français, cette décision est ferme, non négociable et sans appel.
Il convient de souligner par ailleurs que cet entretien a été accordé en date du 26 octobre, ce qui explique l’absence de réaction personnelle du chef de l’Etat par rapport à l’acte de terrorisme d’Etat commis par le Maroc à l’endroit de paisibles commerçants algériens.
Plus de détails suivront…
Rafik Bakhtini