Les nouvelles guerres judéo-chrétiennes, dans l’arène des fauves, et la tourmente du destin tragique des damnés de la terre.
(*) Par Hassen Kacimi
Ravivez les conflits inter ethniques et raciaux sont dans le programme de division du sionisme et du colonialisme.
Au moment où les nations fortes se rassemblent, sous plusieurs identités, les pays pauvres sont nourris par la culture de la division féodale et médiévale de la tribu.
C’est l’islam qui a réuni le peuple Algérien, et il a été le ciment de notre force pour chasser la France coloniale.
Les croisades judéo- chrétiennes nous font la guerre, au nom de particularismes raciaux, culturels et ethniques, pour mieux nous diviser et nous affaiblir .
Partout dans le monde Arabe et en Afrique, le colon ravive les conflits raciaux, ethniques et religieux
Chaoui, Arbi, Kbaili, Mzabi, sont les ingrédients d’un poison que le colonialisme a planté, patiemment, durant plus d’un siècle, et cela dés les premiers jours de la colonisation, pour éviter à tout prix l’unification du peuple Algérien.
Ce sont les nouvelles guerres hybrides, consistant à faire de nos populations, des peuplades corvéables, taillables à merci et colonisables.
Le discours devant ravivez la haine, le racisme, le régionalisme, le clanisme, est un héritage colonial qui a encré dans la société des antagonismes destructeurs et primitifs.
Ce sont ces valeurs d’un monde qui n’existe plus, qu’on a voulu raviver dans notre pays, pour combattre la citoyenneté et le civisme, et nous éloigner encore plus de la modernité.
La survivance de cette culture rétrograde et tribale, a été pour beaucoup, dans le mode de gouvernance des décennies passées, où les gouvernants ont renforcé leur pouvoir, en s’appuyant sur des alliances tribales et régionales.
Le clan d’oudjda qui a pris le pouvoir par la force, après l’indépendance, a ouvert le cycle infernal de l’institutionnalisation du régionalisme dans notre pays.
Les lobbys à caractère régionalistes et tribaux ont gouverné le pays, en faisant la guerre au savoir et au mérite, qui ont constitué pour ces derniers « des valeurs dangereuses », de nature à menacer leur autorité et leur pouvoir .
L’Algérie a été foudroyée par cette culture pré/étatique, où tout un peuple a été marginalisé, durant des décennies, par des logiques claniques et rétrogrades, ayant privatisé les institutions et institutionnalisé la corruption, et où les choix dans les promotions se font souvent sur le critère du lieu de naissance, au détriment du mérite et du savoir faire.
Les Saeidani, Bouchouareb et Cherif Abbes , avec bien d’autres Harkis post indépendance, et la fin sans gloire des dinosaures, ont fui le pays pour s’installer confortablement à l’étranger, avec l’argent du contribuable, en nous faisant un pied de nez, après nous avoir abandonné au milieu du gué.
Cet héritage tribal maléfique doit disparaître au plus vite, si on veut sérieusement reconstruire le pays, sur des fondations solides et seines, qui survivront aux hommes et aux turbulences futures.
La culture du clan de l’est et du clan de l’ouest, comme mode de gouvernance, doit être bannie et érigée en délit, pour épargner à nos enfants les dangers futurs de la division et du sous développement.
Le monde est une arène où les plus faibles sont les premiers à être jetés aux lions.
L’Algérie présente des fragilités sérieuses que nous devons à tout prix corriger, si nous voulons garantir notre existence et notre devenir.
Notre pays importe massivement des céréales et de la poudre lait. Cela est un indicateur fort exprimant que notre pays ne garantit pas encore sa sécurité alimentaire, faisant de l’Algérie un pays vulnérable.
Tant que notre jeunesse et notre élite, continuent à vouloir quitter le pays, par tous les moyens, nous devons nous dire que nous avons encore échoué, pour n’avoir pas su garder nos enfants, chez nous.
Nous devons absolument souligner que nous ne faisons pas assez pour corriger les erreurs des gouvernances passées, qui perdurent et que nous payons très cher.
Certains vous diront, avec beaucoup de sagesse, mais avec un sentiment de regret, que ce que nous avons détruit, pendant des décennies, ne se reconstruit pas en une année, et le chemin est encore long, nécessitant beaucoup de sacrifices, pour pouvoir nous mettre à l’abri des infortunes.
Partir et quitter le pays, sa famille et ses racines, est un destin tragique qui vous crève le cœur, parce que ceux qui partent aujourd’hui ne savent pas que beaucoup ne reviendront plus.
A l’aéroport, on quitte le pays , avec un regard furtif, en direction du père et de la mère, qu’il ne reverront, peut être, plus jamais.
Là où ils seront, ils auront une autre vie, de nouvelles valeurs, un travail, une famille et des enfants, qui seront nés sous d’autres cieux, et l’Algérie sera, hélas, pour ces enfants, un lointain souvenir, le pays de leur père.
Ces 1200 médecins qui doivent quitter l’Algérie, faute d’un statut attractif, doivent rejoindre les hôpitaux français.
Cela exprime le naufrage du secteur de la santé qui forme des médecins pour aller ailleurs soigner des populations étrangères.
Ces médecins iront grossir le lot des médecins Algériens qui sont en France, mais qui auront gagné au change, parce qu’ils auront un salaire décent et des possibilités de formation et de recherches, qui n’existent pas encore dans notre pays.
Le pauvre malade Algérien sera le premier à payer les frais de cette hémorragie, parce que les nantis pourront aller se soigner ailleurs, dans des cliniques privées.
Les réseaux sociaux se déchaînent et beaucoup vous diront que nous avons un système de santé à deux collèges, des mouroirs pour les pauvres, et des cliniques privées ou des soins à l’étranger pour les privilégiés.
Des gâchis de gouvernance sont cités, comme la grande mosquée du pharaon, fermée , construite avec des milliards de dollars, transformée, en désespoir de cause et avec une fausse fierté, en parcours touristique des invités de l’Algérie, alors que cette argent aurait pu servir à construire des hôpitaux dans le pays, pour le bien être de tous les Algériens.
L’Algérie est face à des choix existentiels, devant la mettre à l’abri des incertitudes et des fluctuations du baril du pétrole.
Nous connaissons nos insuffisances et là nous devons absolument nous demander si nous faisons assez pour rattraper le temps perdu.
Les forces obscures et du mal résistent encore, et ils combattent la modernité et le changement qui restent le seul salut de l’Algérie.
La issaba redoute que la relève soit assurée par les hommes du savoir et du devoir, devant mettre l’Algérie sur la rampe de lancement des Nations fortes.
La locomotive Algérie doit être moderne et puissante, si nous voulons arriver à bon port, sans risques de naufrage, dans un océan tumultueux et plein de requins.
Hassen Kacimi
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Biographie M. Hassen Kacimi :
– Ancien directeur au ministère de l’intérieur , ayant présidé pendant 5 ans , le comité interministériel chargé de l’étude et du suivi des problématiques migratoires.
– Gestion des crises , au sein du centre opérationnel du ministère de l’intérieur , que j’ai dirigé pendant cinq ans .
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises .
– Représentation de l’Algerie , à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamenfoust .
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité .