Une nouvelle ère la diplomatie algérienne
(Partie 2)
L’Algérie nouvelle connaît ces dernières années, de profondes évolutions politiques, sociales, économiques et culturelles.
Le retour de la diplomatie algérienne au premier plan s’est imposé comme une réalité incontestable, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Passée par une période de léthargie, la diplomatie de la nouvelle Algérie a poursuivi son rôle de médiation, notamment en 2022 à travers son redéploiement sur les plans africain et arabe pour contribuer à la résolution de plusieurs crises, notamment en Libye et au Mali.
L’Algérie, fidèle à ses principes et à sa politique de non-ingérence dans les affaires internes des pays et de règlement pacifique des conflits, et ce depuis le recouvrement de la souveraineté nationale le 5 juillet 1962, a « enregistré un retour en force sur la scène internationale lors des deux dernières années, à travers ses positions soutenant les causes justes et sa participation active dans la résolution des crises régionales et continentales », estiment bon nombre d’analystes.
Prenant le cas du dossier libyen, la diplomatie algérienne a, maintes fois, réitéré sa position en faveur d’un règlement politique de la crise dans ce pays voisin, à travers un dialogue libo-libyen et son refus de toute ingérence étrangère.
Et au Mali, où elle joue le rôle de chef de file de la médiation internationale, l’Algérie n’a eu de cesse d’appeler à l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du Processus d’Alger (conclu en 2015), en vue de la stabilisation durable du pays.
L’Algérie contribue, en outre, à l’effort collectif visant à régler le différend opposant l’Egypte et le Soudan à l’Ethiopie au sujet du barrage de la Renaissance construit par Addis-Abeba sur le Nil bleu.
Outre son rôle dans les médiations, la nouvelle politique adoptée par la diplomatie algérienne s’inscrit en droite ligne des priorités identifiées par le Plan d’action du Gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République.
Dans ce contexte, le président Tebboune a décidé de la création de sept postes d’Envoyés spéciaux, chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie sur sept axes d’efforts essentiels reflétant ses intérêts et priorités.
Il s’agit de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, des questions de sécurité internationale, des questions africaines, en particulier de la géostratégie de l’espace sahélo-saharien et de la présidence du Comité de suivi de l’application de l’accord d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali, la communauté nationale établie à l’étranger, la diplomatie économique, les pays arabes et les grands partenariats internationaux.
Un Sommet réussi sur tous les plans…
Signe d’un retour triomphal de la diplomatie algérienne sur la scène internationale, la tenue à Alger les 1er et 02 novembre dernier, du Sommet Arabe, une réussite à tous points de vue et fera date dans les annales des sommets de la Ligue arabe confirmant ainsi une nouvelle fois le rôle pivot de l’Algérie sur l’échiquier régional, africain et international».
Des analystes politiques et des experts arabes ont été en effet, unanimes à affirmer «la réussite du sommet arabe qu’a abrité l’Algérie en matière de rassemblement des rangs arabes», saluant à ce propos le leadership avisé et la diplomatie sage de l’Algérie qui a permis de surmonter les divergences et parvenir à des consensus dont est issue la «Déclaration d’Alger» qui a réaffirmé la centralité de la question palestinienne.
Dans ce contexte, le politologue syrien Aouni El-Homsi a relevé la nécessité de la tenue du sommet arabe en Algérie, et a salué les conclusions de «la Déclaration d’Alger», ajoutant que ce sommet «a réussi à rassembler les frères arabes, en dépit de la circonstance internationale et régionale exceptionnelle dans laquelle il s’est tenu».
«Le sommet d’Alger a été un succès avant son entame, après avoir réussi à rassembler les factions palestiniennes et assurer une haute coordination avec l’Etat syrien. En dépit de l’absence de celui-ci, sa position était claire et favorable à la tenue du sommet en Algérie, au vu de la satisfaction du peuple syrien quant à la place de son pays dans la conscience et le cœur de chaque Algérien», a-t-il poursuivi.
L’expert a remercié «le leadership avisé de l’Algérie, sous la conduite du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le peuple algérien, pour le rôle efficace dans la promotion de l’action arabe commune, et la position ferme sur la cause palestinienne, ainsi que la position honorable envers la Syrie».
De son côté, la présidente de l’Institut de la femme pour le développement et la paix du Koweït, Kawthar Abdallah Al-Jouâne, a salué «le Président Tebboune et les frères algériens, pour le succès remarquable du sommet en termes de rassemblement des rangs arabes».
L’avocate koweitienne a, en outre, précisé : «le sommet d’Alger a été un succès à tous égards, et s’est caractérisé par un large consensus sur des questions qui n’avaient pas été inscrites auparavant lors de précédents sommets arabes», se félicitant «des efforts intenses» déployés par l’Algérie pour «unifier les rangs arabes, rapprocher les vues, œuvrer à la réduction des conflits interarabes, et s’ouvrir au monde en toute confiance, compte tenu des ressources naturelles, humaines et géographiques que recèle le monde arabe».
Pour sa part, le responsable en charge du dossier de colonisation au nord de la Cisjordanie, Ghassan Daghlas a salué «les efforts inlassables et considérables déployés par l’Algérie pour unifier les Palestiniens avant la tenue du Sommet arabe», se félicitant des résultats de la «Déclaration d’Alger» qu’il a qualifiée d’«importante, ayant permis à la cause palestinienne de redevenir au cœur des préoccupations» de la nation arabe.
«Le Sommet tenu à Alger est arabe, palestinien et a réussi par excellence» a-t-il ajouté, soulignant l’importance mettre en œuvre ses recommandations.
L’analyste politique libyen Hussein Meftah est du même avis, mettant l’accent sur les conjonctures exceptionnelles de la région arabe dans lesquels le Sommet s’est tenu, grâce auquel «la diplomatie algérienne a réussi à rassembler les arabes», sachant que le Sommet «a abordé des questions dans l’intérêt de tous les Arabes, notamment la question centrale de la cause palestinienne marquée par la position inaliénable de l’Algérie».
Dans le même contexte, l’analyste politique a précisé que le Sommet a pu parvenir à «une formule consensuelle, qui est une mission très difficile».
Il a également mis en exergue le rôle de la diplomatie algérienne, «permettant de surmonter plusieurs obstacles et traiter beaucoup de dossiers», rappelant «le dossier libyen qui a connu l’accord sur l’impératif d’avoir une solution politique entres Libyens sans recours à la force».
Réconciliation inter-palestinienne
La diplomatie algérienne s’est distinguée à travers l’Histoire par la constance de ses positions et la performance de ses actions, ce qui lui a conféré un rôle de premier rang dans la résolution des crises et conflits internationaux et régionaux, en s’appuyant sur un nombre de fondements et principes qui constituent sa doctrine, comme la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, faisant ainsi de l’Algérie un vecteur de paix et de stabilité.
Et c’est ainsi que les factions palestiniennes ont signé en octobre dernier « la Déclaration d’Alger » à l’issue des travaux de la conférence d’unification des rangs palestiniens.
Elle a d’ailleurs été favorablement accueillie par plusieurs pays dans le monde qui ont salué le rôle et l’initiative de l’Algérie dans cette réalisation.
Ainsi, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est félicité de la signature de «la Déclaration d’Alger» qui se veut «une importante avancée vers la réconciliation palestinienne voulue par tous les Arabes», saluant le rôle de l’Algérie dans cette réalisation.
Le Parlement arabe, de son côté, a affirmé que « la Déclaration d’Alger» représente «un pas positif et important sur la bonne voie vers le recouvrement de l’unité palestinienne», louant les efforts de l’Algérie qui a parrainé le dossier de la réconciliation nationale palestinienne.
Pour le Parlement arabe, la Déclaration d’Alger «intervient en réponse aux efforts de l’Algérie qui a réussi à rapprocher les points de vue et à mettre fin à la discorde entre les frères palestiniens».
A Tripoli, Nouakchott, et Tunis la Déclaration d’Alger a été qualifiée d’étape «positive sur la voie de l’unité nationale et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Al-Qods comme capitale», saluant les efforts inlassables déployés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en vue de réunifier les rangs palestiniens et concrétiser ce succès historique et aplanir toutes les difficultés qui se dressent sur la voie de l’unité palestinienne».
A l’instar des pays arabes, la Russie a salué le rôle de l’Algérie dans la conclusion de cet accord qui ouvre la voie à la restauration de l’unité palestinienne autour de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien dans les territoires palestiniens (occupés) et dans la diaspora», soulignant que Moscou «s’est toujours et invariablement prononcée en faveur de l’union des rangs palestiniens autour de (…) l’OLP».
La Chine s’est également félicitée de la signature, de la «Déclaration d’Alger», et a salué les efforts déployés par l’Algérie à cet égard, a indiqué la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
«La Chine a toujours appuyé le processus de réconciliation intra-palestinienne et est convaincue qu’il contribuera à renforcer l’unité palestinienne et à promouvoir les pourparlers de paix», entre l’Etat de Palestine et l’entité sioniste.
Pour le Bureau de l’Union européenne (UE) en Cisjordanie occupée et dans la bande de Ghaza, la signature par les factions palestiniennes de la «Déclaration d’Alger», constitue une «nouvelle encourageante sur l’issue des pourparlers intra-palestiniens en Algérie, appelant à intensifier leurs efforts en vue d’une véritable unité politique palestinienne et convenir d’un calendrier pour des élections nationales démocratiques, essentielles pour assurer la légitimité démocratique des représentants et des institutions politiques palestiniens».
Ankara a, par ailleurs, félicité l’Algérie «pour ses contributions permanentes au processus de réconciliation entre les Palestiniens que la Turquie a toujours soutenus», a ajouté le communiqué, tout en espérant la mise en œuvre des points inscrits dans la «Déclaration d’Alger», notamment l’organisation des élections.
La «Déclaration d’Alger», issue de la Conférence d’unification des rangs palestiniens, intervient en consécration de l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et après consultation et coordination avec le président palestinien et président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de Palestine (OLP), Mahmoud Abbas lors de sa visite à Alger du 5 au 7 décembre 2021.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait en effet, réuni le 5 juillet à Alger, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh, en marge de leur participation aux festivités marquant le 60e anniversaire de l’indépendance, dans une rencontre historique intervenant après un froid de plusieurs années.
Une initiative s’inscrivant dans le cadre de la position constante et honorable de l’Algérie qui n’a eu de cesse de soutenir la juste cause palestinienne.