Libye: la conseillère spéciale de l’ONU rencontre les deux Premiers ministres rivaux
La situation n’en finit plus de se compliquer en Libye. Le pays a désormais deux Premiers ministres. Abdel Hamid Dbeibah, en poste depuis un an, et l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, choisi jeudi dernier par le Parlement de Tobrouk. Une situation qui inquiète, alors que la transition n’en finit pas de durer et qu’on attend encore des élections après le scrutin avorté de décembre 2021. Hier, 13 février, Stéphanie Williams, conseillère spéciale de l’ONU pour la Libye a rencontré les deux hommes afin d’éviter une escalade. Stéphanie Williams a répété le même message aux deux Premiers ministres : il est nécessaire de « préserver par-dessus tout le calme sur le terrain, dans l’intérêt de l’unité et la stabilité » du pays. La diplomate a pris soin de maintenir sa neutralité. L’ONU dit d’ailleurs continuer à reconnaître Abdel Hamid Dbeibah, tout en ayant « pris acte » de la désignation de Fathi Bachagha. Soit un jeu d’équilibriste complexe, face à un exécutif libyen à deux têtes qui plonge le pays dans l’incertitude. « C’est un statu quo dont la communauté internationale se contente, car elle cherche avant tout à éviter des violences », rapporte un observateur. À l’envoyée spéciale onusienne, Abdel Hamid Dbeibah a dit « le besoin de terminer la feuille de route » et de créer les conditions pour des élections et un référendum constitutionnel. Le Premier ministre basé à Tripoli montre ainsi que sa position n’a pas bougé. Il ne cèdera le pouvoir qu’à un gouvernement élu. Sale temps pour la Libye post-Kadhafi, où la guerre civile entre factions rivales risque de reprendre de plus belle.
Wassim Benrabah