Lutte contre la corruption
Le président Tebboune concrétise son engagement
Hayet Youba
La réunion du gouvernement a examiné, hier, un avant-projet de loi portant institution d’une agence spécialisée chargée de la gestion des biens gelés, saisis ou confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption. Il s’agit là d’une orientation faite par le chef de l’Etat. Le président avait lors d’un conseil de ministre tenu le 11 septembre ordonné la création de ladite agence exigeant que le nouveau mécanisme soit placé sous la tutelle des ministères des Finances et de la Justice. Le chef de l’Etat n’avait alors pas manqué de souligner que « la Justice est le seul et unique pouvoir habilité à se prononcer sur les affaires de corruption. Elle est la seule et unique source chargée de la mise en place des mécanismes judiciaires de prévention de la société contre ce fléau ». Cette décision s’inscrit dans une démarche globale adoptée par Abdelmadjid Tebboune depuis son élection à la présidence de la République en 2019. Il avait alors tendu sa main aux Algériens pour la construction d’une nouvelle Algérie promettant un Etat de droit et une justice transparente tout en affichant une détermination absolue à mettre un terme à la corruption et à récupérer l’argent détourné. Et à ce propos, dans une déclaration faite à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Abdelmadjid Tebboune avait fait savoir que sa priorité est «la récupération de l’argent public détourné et placé à l’étranger » soulignant que « ce qui s’est passé au niveau du plus haut sommet de l’Etat était une dilapidation impardonnable des richesses du pays ». Il a adopté une stratégie de lutte contre la corruption dont les contours ont commencé à se dessiner avec la nouvelle Constitution qui donne plus de droits aux citoyens. Outre la poursuite des enquêtes judiciaires et des procès contre les dirigeants politiques et hommes d’affaires qui avaient main mise sur les richesses du pays dans l’ancien régime, quelques 150 commissions rogatoires ont été lancées aussi par la justice algérienne pour la récupération des capitaux détournés vers l’étranger. Le traitement de ces dossiers se fait au cas par cas et la justice essaie d’avancer surement dans chacun d’eux pour déterminer les biens mal-acquis, leurs endroits et leur régime juridique afin d’engager les procédures en fonction de chaque pays. En Algérie, la justice a déjà réussi à récupérer des sommes colossales acquises illégalement ainsi que des usines, des terres et des villas. Pour une gestion transparente des biens récupérés, le président a instauré un fonds pour gérer tout bien saisi. Toujours dans le cadre de lutter contre la corruption, il y a lieu de citer la révision de la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption dont plusieurs textes ont été revus comme celui fixant les modalités d’élection des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Et à ce propos, il y a lieu de rappeler que le président a décidé de revoir le salaire et les conditions sociales des hommes de loi afin de les protéger de toutes tentatives de corruption. La mise en place de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption est aussi un des mécanismes phares à ne pas oublier. C’est à la faveur de la Constitution de 2020 que cette instance a vu le jour et a été dotée de larges prérogatives en vertu desquelles, elle se charge de mettre une stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, veiller à sa mise en œuvre et à son suivi, contribuer à la moralisation de la vie publique, à la consolidation des principes de transparence et de la bonne gouvernance et contribuer au soutien des capacités de la société civile et des autres acteurs dans la diffusion de la culture du rejet de la corruption et de la protection de l’argent public. Mieux, la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption est dotée d’une instance d’enquête financière et administrative. Ce ne sont là que quelques mesures prises par le président de la République pour mettre fin à fléau qui a vidé les caisses du trésor public et amener le peuple à se occuper les rues, en 2019. Beaucoup d’autres décisions judicieuses sont prises pour préserver les droits des citoyens et permettre à l’Algérie d’avancer vers le développement.
H.Y.