Liban: Toujours pas d’accord sur un nouveau président
Le Parlement libanais a tenu ce jeudi une cinquième séance consacrée à l’élection d’un président de la République, sans parvenir à élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre. L’impasse politique semblant totale dans le pays. Le Parlement est profondément divisé entre le camp du puissant Hezbollah et celui de ses opposants, aucun n’y disposant d’une claire majorité. Le candidat du camp anti-Hezbollah, Michel Moawad, fils de l’ancien président René Moawad assassiné en 1989, a obtenu 44 votes, loin des 86 voix nécessaires pour être élu au premier tour. Le Hezbollah rejette la candidature de M. Moawad, considéré comme proche des Etats-Unis, et appelle à trouver un « candidat de compromis ». « Aucun camp ne peut imposer un candidat. Il faut parvenir à un compromis (…) et s’entendre sur un candidat accepté par tous », a déclaré le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, lors d’une interview. Comme plusieurs fois par le passé au Liban, le processus d’élection d’un nouveau président pourrait prendre des mois en raison des divergences politiques. L’élection de Michel Aoun avait eu lieu en 2016 après une vacance de 29 mois au sommet de l’Etat, et des dizaines de séances de vote au Parlement pour tenter de parvenir à un consensus sur un candidat. En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir en vigueur, la présidence de la République est réservée à un chrétien maronite. Le Liban connaît depuis 2019 l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, marquée par une flambée vertigineuse des prix, une dégringolade historique de la monnaie nationale, une paupérisation inédite de la population et de graves pénuries. Le pays est depuis le 1er novembre dirigé par un gouvernement démissionnaire, chargé uniquement d’expédier les affaires courantes et incapable de prendre des décisions importantes.
R.I.