Maroc-gate : Le Soir Belge et France-Inter accablent Rabat
Comme n’a eu de cesse de nous le répéter Claude Mangin durant tout son séjour de dix jours en Algérie, l’Europe prend enfin conscience du caractère nocif du Makhzen, ainsi que du fait que ceux qui soutiennent le combat du peuple sahraoui pour son indépendance sont des militants sincères et attachés au droit international, à commencer par la charte des Nations-Unies. Le journal belge « Le Soir » vient ainsi de publier une enquête particulièrement accablante pour le Makhzen. Cela, au moment où nous apprenons qu’une contre-tribune à celle qui est parue depuis une quinzaine de jours sur le site du journal français Le Monde, plaçant face-à-face Alger et Rabat doit sortir demain. En attendant, les médias et les politiques européens commencent à peine à évaluer l’énormité des dégâts liés à la profonde infiltration marocaine au sein de l’ensemble des institutions de l’UE via la corruption et le chantage, notamment. « Espionnage, SMS et surveillance… La tentaculaire et hyperactive influence marocaine auprès de l’Union européenne ». ce titre direct et clair annonce franchement la couleur. Il annonce une longue enquête étalée sur deux bonnes pages. « Accusé de corruption dans le Qatargate, le Maroc a développé un impressionnant réseau à l’UE. Enquête sur l’influence polymorphe de Rabat à Bruxelles, en collaboration avec la cellule investigation de Radio France ». ceux qui parlent de Qatar-Gate tentent en effet de dédouaner Rabat, alors que ce sont ses diplomates et agents secrets qui sont noyés jusqu’au cou dans cet incommensurable scandale. Il est question, comme déjà maintes fois écrit par nous, de voyages de luxe tous frais payés, de cadeaux somptueux et même d’importantes sommes d’argent remises aux responsables européens dont Rabat cherche à acheter les consciences aux fins de les amener sinon à soutenir du moins à fermer les yeux sur son occupation criminelle et illégale du Sahara Occidental. « ce scandale de corruption, qui secoue toujours et encore le Parlement européen, n’est que la face émergée d’une omniprésence marocaine dans les institutions. « Cette action de corruption n’est pas simplement déployée occasionnellement. Il s’agit plutôt d’une méthode, une présence durable », souligne Francesco Bastagli, ancien représentant spécial des Nations unies pour le Sahara occidental de 2005 à 2007. Le Sahara occidental est une région au statut contesté, dont le Maroc revendique la souveraineté. Francesco Bastagli décrit une méthode très bien rodée « qui cherche les faiblesses, les fissures du système pour le pénétrer. » tout est dit, ou presque. Après l’éclatement de ce scandale planétaire, Rabat s’en trouve automatiquement isolée. Elle perd la quasi-intégralité de ses soutiens traditionnels. Cela donne naturellement un souffle nouveau à la cause sahraouie, et la rapproche enfin de la victoire finale. Signalons pour finir que France-Inter a elle aussi publié ce vendredi une autre enquête abondant à peu de détails près pleinement dans le même sens…
El Ghayeb Lamine