Medgaz, le défi, la suprématie stratégique, l’indépendance
Première partie : Medgaz, le défi relevé, l’indépendance affirmée et la technologie mise en branle.
Medgaz, quand l’Algérie supplante ses ennemis et s’affirme en puissance incontournable, rejetant d’une pichenette toute forme de pression et d’ingérence. Le gazoduc Medgaz, réalisé pour joindre les rives espagnoles et algériennes directement sans passer par un autre pays permet à l’Algérie d’exporter son gaz vers l’Espagne et même toute l’Europe sans faillir. Voulu depuis très longtemps par l’Algérie, ce projet grandiose a pu être réalisé et mis en service en 2011, dès que la technologie moderne a pu vaincre les difficultés naturelles de faire passer sous la mer un gazoduc fiable et résistant. Cette vision de l’Algérie moderne s’est affirmée et a démontré son importance quand le gazoduc qui passait par le Maroc est devenu inadapté à la situation politique, sécuritaire et économique de l’Algérie. Le gazoduc Medgaz étant déjà là, l’Algérie a pu, en toute indépendance refuser les pressions de toutes sortes et a démontré sa capacité à assurer ses engagements contractuels pour la livraison de gaz à l’Espagne sans aucun retard.
Qu’est-ce que le gazoduc Medgaz ?
Medgaz est un gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, à partir des installations de Béni Saf en Algérie aux installations gazières au niveau du port d’Almeria en Espagne, en passant sous la mer Méditerranée. La distance entre les points de départ et celui d’arrivée est de 210 km, à une profondeur arrivant jusqu’à plus de 2100 mètres dans ses passages au milieu de la mer.
La volonté de l’Algérie de se doter de ce moyen de transport de gaz remonte à l’année 1970 mais les difficultés techniques étaient trop importantes à cette époque et le projet fut mis en veilleuse jusqu’en 2001 quand Medgaz (Sociedad para el Estudio y Promocion del Gasoducto Argelia-Europa, via Espana S.A.), entama l’étude proprement dite et celle de sa faisabilité en 2002-2003.
Le 7 mars 2008, la construction du gazoduc commença à Almeria en Espagne, en décembre de la même année, l’ensemble des pipelines étaient posés et, le 1er mars 2011, le gazoduc Medgaz est inauguré officiellement.
D’un diamètre de 24 pouces, le gazoduc Medgaz a une capacité de transport de 8,2 milliards de mètres cubes par an de gaz naturel.
Au début, elles étaient 5 entreprises, dont Sonatrach, qui étaient actionnaires de Medgaz : Sonatrach (36%), Sepso (20%), Iberdrola (20%), ENDSA (12%) et ENGIE (12%).
Par la suite, Sonatrach a acquis les parts de certaines d’entre elles et est arrivée à 51%, devenant ainsi actionnaire majoritaire de Medgaz alors que les 49% restantes sont détenues à parts égales par un consortium de deux sociétés dénommé Medina Partership, l’une espagnole – Naturgy- et l’autre américaine –Black Rock-.
Visite de Medgaz à Béni Saf : la performance dans tous ses états
Déjà, l’avant-goût nous a été donné dès l’annonce de la mission pour ce reportage : il fallait à tous les membres de l’équipe passer un test PCR (covid19 oblige) et de le présenter. Outre cela, avant de pouvoir pénétrer dans la zone process, nous avons dû passer devant le médecin de l’entreprise pour un ultime contrôle.
Arrivés à l’entrée du centre de compression de Béni Saf, nous sommes agréablement surpris par l’accueil chaleureux qui nous est réservé au début par les agents de sécurité qui, même en appliquant strictement les mesures de sécurité à l’entrée (pièces d’identité, badges pour l’entrée, ouverture et fermeture automatiques des portillons), ont été d’une amabilité extrême. Le chef du département maintenance, M. Saddek Boukhalfa, nous attendait juste après le portillon et nous accueillit avec un très large sourire de bienvenue. Il nous informa qu’il était chargé de nous accompagner et de nous driver à l’intérieur du centre : « je suis à votre disposition durant tout votre séjour avec nous et je vous donnerai toutes les explications nécessaires », a-t-il annoncé.
Consignes de sécurité
Aussitôt les présentations faites et avant d’entamer la visite, nous avons droit à un cours de sécurité comprenant les consignes à observer lors de notre tournée à l’intérieur du site, à commencer par l’interdiction formelle du téléphone, de tout objet pouvant provoquer une étincelle ou constituer un danger dans cette atmosphère remplie de gaz. Le chef de service Sécurité nous expliqua aussi comment évacuer rapidement le site en cas de danger et nous demanda de nous diriger vers le point de rassemblement matérialisé par une plaque et des flèches à partir de toutes les zones du centre de compression.
Nous nous rendons compte, au cours de ce briefing, que tout est pris au sérieux en matière de sécurité et que rien n’est laissé au hasard car, au cas où il y aurait une fuite de gaz dans ce lieu hautement déflagrant, c’est non seulement le centre qui serait détruit mais également de larges zones d’habitations alentour.
Même les mesures entrant dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid19 sont prises en compte et imposées à tous.
Une fois le briefing terminé, notre accompagnateur nous remit des vêtements de sécurité et un casque de protection puis nous réclama nos téléphones qu’il entreposa dans un placard se trouvant dans son bureau. Et l’aventure pouvait commencer !
(à suivre)
Tahar Mansour