Meurtre de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi: Ces preuves qui mettent en cause Ghannouchi
Le comité d’avocats qui s’est chargé de faire la lumière sur les assassinats des deux leaders tunisiens de gauche en 2013 a fait de nouvelles révélations vendredi
Lors d’une conférence de presse animée à Genève, le Comité a révélé le lien entre le leader du mouvement Ennahda, Ghannouchi,
Il a fait état d’une communication entre le chef de la garde rapprochée de Ghannouchi et le chef de l’appareil secret du parti, la veille de l’assassinat de Mohamed Brahmi et a comptabilisé un total de 876 communications entre ces deux hommes.
Avec une telle preuve, le Comité remet en cause les déclarations faites par Ghannouchi en 2019. Ce dernier, faut-il le rappeler, avait nié tout lien avec le chef de l’appareil secret d’Ennahda.
Il y a lieu de rappeler que Chokri Belaïd a été assassiné le 6 février 2013. Quelques mois plus tard, Mohamed Brahmi, un deuxième leader du Front populaire, retrouve le même sort, tué par balles devant son domicile le 25 juillet 2013. Près de neuf ans après, les tunisiens demandent vérité sur ces deux assassinats et exigent la punition des commanditaires.
Le Comité d’avocats qui s’est constitué pour défendre les deux affaires, a dévoilé en 2018, l’existence d’un appareil secret du mouvement Ennahda dont le chef était un certain Mohamed Kheder, locataire d’un local qu’il exploitait en tant qu’auto-école et où des cartons ont été saisis en 2013 contenant des documents du ministère de l’Intérieur outre les appareils électroniques et autres gadgets, avait révélé le comité soutenant qu’une grande partie de cette saisie a été, rapidement, récupérée et placée dans une chambre noire au ministère de l’intérieur.
Le comité avait indiqué à l’époque que Mustapha Khedher, un sous-lieutenant à l’armée nationale depuis 1984, impliqué dans l’affaire de Baraket Sahel en 1991, n’est autre que « le responsable de l’organisation secrète du mouvement Ennahda ». Ennahda a
« De par ma qualité de président de la République et compte non tenu de mes appartenances personnelles, je soutiens la transparence », avait déclaré l’ex président tunisien soulignant « Ennahdha n’a rien à craindre s’il n’a rien à cacher. »
Ce n’est que cette année que Ghannouchi, soupçonné de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme par le biais d’une association caritative, a été finalement inculpé pour «appartenance à une organisation terroriste ». Il fait partie d’une douzaine de hauts responsables du parti Ennahdha dont les comptes bancaires ont été gelés.
H.Y.