Mustapha Mekidèche, expert international en énergie : « Le GECF doit rectifier l’idée selon laquelle le gaz naturel est une source carbonée »
La souveraineté des Etats sur leurs richesses naturelles est une des questions qui seront au cœur des débats et pourrait dominer les concertations au 7e Sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz à Alger.
Ce sont là les propos tenus par docteur Mustapha Mekidèche, expert international en énergie. «Dans les textes fondateurs du GECF, la défense des intérêts souverains des pays membres en matière des ressources gazières est un aspect central, mais revêt une complexité sur laquelle il faudrait s’attarder pour en déterminer tous les éléments y afférents».
Aux yeux de l’expert, «le gaz doit être développé par les pays eux-mêmes, en partenariat avec des groupes de renommé internationale certes, mais avec une maîtrise locale. Cela na vaut que si les pays du GECF pèsent sur l’indexation des prix du marché ».
M. Mekidèche estime que «le GECF doit créer une discipline, et doit rectifier l’idée selon laquelle le gaz naturel est une source carbonée, alors qu’elle pollue 50 % moins que le charbon et que cette ressource doit pouvoir continuer».
Sur le sabordage du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria et l’Algérie, même responsable a indiqué qu’« il y a la géopolitique, mais il y a aussi l’économie du projet. Si les éléments géopolitiques ne sont pas accompagnés par un retour sur investissement, le projet ne se fera pas. Mais manifestement, c’est le projet le plus faisable d’un point de vue technique et d’un point de vue économique».
Quant au recours de certains Etats au marché Spot du gaz, notamment les Américains, l’invité de la rédaction a estimé que « cet aspect est fondamental pour l’industrie gazière qui a besoin de financements lourds pour pouvoir mettre en valeur les gisements gaziers et les transporter vers les marchés lointains ».
Et d’ajouter : «Cela a été testé par l’Algérie de façon positive et elle a pu mobiliser des financements de la Banque européenne d’investissements, parce qu’il y a avait des contrats à long terme pour couvrir les remboursements ».
Mohamed Ait Saïd