Pierre Galand, président de l’EUCOCO, avait parfaitement vu et visé juste lors de son dernier passage par Alger quand il nous disant qu’il fallait absolument mettre le paquet sur la bataille judiciaire, en train d’être remportée par le Front Polisario au niveau de la cour européenne de justice.
L’imminente fin du pillage par le Maroc des ressources halieutiques et minière du peuple sahraoui peut en effet mettre rapidement un terme à la colonisation du Sahara Occidental, sachant que l’argent est bel et bien l’unique nerf de la guerre.
D’ores et déjà, le front Polisario, représentant unique et légitime du peuple sahraoui, se prépare à gérer par lui-même et de son propre chef ses ressources halieutiques. Il court-circuite ainsi le tandem Rabat-Madrid, mené par un Mohamed à bout de souffle et d’argent, et un Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, sur le point de perdre définitivement les élections législatives du 23 juillet prochain.
Un très important accord d’association vient ainsi d’être signé ce vendredi entre le gouverneur des îles Canaris, Domingo Martín, et Abdallah Arabi, représentant de la RASD (république arabe sahraouie), concernant les autorisations de pêche au large des côtes très poissonneuses des territoires non-autonomes du Sahara Occidental.
Cet accord a été signé en présence de Gilles Devers, avocat du front Polisario. Les provinces canariennes se sont, pour rappel, maintes fois démarquées de la trahison par Pedro Sanchez de la cause sahraouie, à cause du chantage dont il fait l’objet de la part des gens du Makhzen.
Le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi, a mis à la disposition « des entreprises, des particuliers et des provinces » , des licences de pêche pour les navires qui veulent pêcher dans les eaux du Sahara , une fois qu’aura expiré, le 17 juillet prochain, l’accord signé par le Maroc et l’Union européenne , et qui a été annulée par le Tribunal de l’Union européenne fin 2021.
Il est à noter que cet accord, bien qu’annulé, est resté en vigueur pour garantir la sécurité des parties et en raison des recours déposés par les signataires, mais il expire définitivement dans les prochains jours. Pour cette raison, le Front Polisario met en garde contre les tentations et tentatives européennes de passer outre ces décisions de justice, désormais définitives et exécutoires.
En tous cas, Madrid donne l’air de s’être fait une raison, et une oraison sur l’imminente fin de ces inestimables mannes poissonnières et financières.
Nous croyons savoir que le front Polisario pourrait désigne un diplomate spécialement dédié à la surveillance et au suivi du pillage des ressources naturelles sahraouies. Kenti Balla, qui jouit d’une parfaite maitrise de ces dossiers, sinueux et relativement compliqués, semble être le mieux désigné pour s’acquitter avec brio de cette tâche.
L’accord de pêche conclu entre l’Union Européenne et le Maroc, a déjà été jugé illégal par la Cour Européenne de justice, car celui-ci avait été étendu aux littoraux riches et poissonneux du Sahara Occidental.
Le chant du cygne pour le colonialisme marocain
Cette importante cour de justice avait également conclu que le front Polisario était l’unique représentant légitime du peuple sahraoui. Me Gilles Devers, avocat du Front Polisario, se dit particulièrement confiant quant à l’issu du verdict définitif et exécutoire face aux nombreux recours déposés.
Ce verdict final et exécutoire, qui mettra un terme au pillage par le Maroc de ces immenses ressources halieutiques, et assèchera le financement de la présence militaire de l’armée marocaine dans les territoires non-autonomes du Sahara Occidental, est attendu pour avant la fin de l’année en cours. Autant dire pour demain.
Aussi, la Commission européenne, conduite par Joseph Borell, n’a-t-elle-même pas jugé utile de renégocier cet accord illégal, qui expire le 17 juillet prochain, et en encore moins d’en renégocier les termes En Europe, en effet, l’indépendance et la force de la justice revêtent tout leur sens.
Face à l’imminence de cette « catastrophe », l’Espagne, qui bénéficie le plus de cet accord, a carrément pris les devants en gelant volontairement cet accord. Le ministre espagnol de l’agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation Luis Planas, a en effet officiellement annoncé l’annulation des accords de pêche avec le Maroc sans attendre le vote de la commission de justice de l’UE.
Luis Planas a également assuré que les armateurs et les pêcheurs de son pays, qu’ils seraient soutenus par le gouvernement espagnol face à la situation qui se présentera à partir du 17 juillet.
Partant du constat optimiste qui veut que le verre soit à moitié plein et non pas à moitié vide, il est possible de supposer que l’incontournable indépendance du Sahara Occidental approche à grands pas. Ainsi soit-il…
El Ghayeb Lamine