Pétrole : léger rebond du baril
Les cours du pétrole ont enchaîné une seconde séance de hausse vendredi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a escaladé de 4,13%, pour clôturer à 92,84 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a lui pris 3,89%, pour finir à 86,79 dollars. Pour John Kilduff, d’Again Capital, l’accélération du brut est attribuée au message de la Maison Blanche, qui a indiqué qu’elle n’envisageait pas de continuer à puiser massivement dans les réserves stratégiques après octobre, horizon fixé jusqu’ici. En un an, les stocks stratégiques ontfondu de plus de 178 millions de barils. Pour les analystes du marché, les prix s’appuient aussi sur la menace proférée mercredi par le président Vladimir Poutine d’arrêter toutes livraisons d’hydrocarbures aux pays qui plafonneraient les prix du pétrole russe exporté, projet en préparation au sein du G7.
Mais ce rebond du baril risque d’être temporaire. Les craintes d’une récession globale demeurent et la vague de confinements en Chine est très mauvaise pour les fondamentaux et la demande. En effet, les marchés craignent que la demande mondiale ne résiste pas à la vague actuelle de hausses de taux des banques centrales. La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, une première dans l’histoire de l’institution, tout en sabrant sa prévision de croissance pour 2023.
Par ailleurs, il convient de préciser que le dossier iranien est sur toutes les lèvres. « L’OPEP pourrait facilement produire 30,5 millions de barils par jour si l’Iran revient. Dans ce scénario, le Brent devrait tomber à 65 dollars le baril au second semestre 2023. Il s’agit d’une baisse significative compte tenu du prix actuel de 94 dollars le baril », explique Tamas Varga, analyste chez PVM Oil
Associates, cité par des médias. D’autre part, le retour de l’Iran contribuerait à briser la forte dépendance de l’Occident à l’égard du pétrole saoudien, ainsi qu’à renforcer la compétitivité du secteur.
Mohamed Ait S.