Tenant à faire admettre l’affront comme fait accompli : Après Sanchez, Albares courtise Alger
Encore une fois, l’Espagne tente de reprendre langue avec Alger dans l’espoir de réintégrer sa place de pays ami et voisin, en cette période difficile de crise énergétique. Ainsi après les deux appels du pied lancés par le président du gouvernement, Pedro Sanchez, et qui ont été ignorés par Alger, c’est son ministre des affaires étrangères qui a tenté sa chance, jeudi. Le chef de la diplomatie espagnole a réitéré que l’Espagne aspire à avoir de bonnes relations avec l’Algérie. José Manuel Albares a, dans une conférence de presse animée avec son homologue portugais, souligné que son pays aspirait à avoir « les meilleures relations avec l’Algérie, et qu’elles soient mutuellement bénéfiques » ajoutant « les sentiments d’amitié que le peuple algérien ressent avec le peuple espagnol doivent prévaloir et perdurer ». Les appels de Madrid se multiplient mais ce qui reste certain c’est qu’ils n’auront aucun écho car la cause de la brouille entre Alger et Madrid est toujours là. Sanchez qui a offert publiquement son soutien au roi du Maroc pour un plan d’autonomie au Sahara occidental, en dépit du droit international, du rejet du parlement espagnol et de tous les espagnols, continue dans sa démarche. Tout en appelant à être reçu par Alger, Sanchez a fait connaître son souhait d’avoir d’ « excellentes relations avec les pays voisins comme l’Algérie et le Maroc ». C’est dire que le président du gouvernement espagnol cherche, certes, à amadouer Alger et à reprendre de bonnes relations avec les autorités du pays mais sans revenir d’un iota sur ses gestes et positions. Une manière de faire avaler la couleuvre à Alger et de leur faire admettre que c’est fait accompli. Or, il n’en sera pas comme Sanchez le souhaite. A ce dernier ou à son successeur de faire marche arrière sur la question juste du Sahara Occidental avant d’afficher toute intention de voir la levée de la suspension sur le traité d’amitié et de bon voisinage. Concernant le gaz, il s’agit de traités commerciaux qui lient les deux pays et si l’Espagne espérait une faveur d’Alger, il aurait fallu qu’elle respecte avant sa relation avec son voisin. Cela n’étant pas le cas, il ne reste entre les deux partenaires qu’un échange purement commercial. Et si Madrid veut continuer à percevoir son quota de gaz, elle devra répondre et rapidement à Sonatrach qui a entamé, conformément aux dispositions de ses contrats de vente, dès 2021, la négociation des prix du gaz pour ses clients. Depuis 10 mois, Sonatrach attend d’enregistrer une avancée dans les négociations avec le groupe gazier espagnol Naturgy, mais ce dernier tergiverse. Sonatrach ne va pas attendre indéfiniment et Naturgy n’aura à en vouloir qu’à lui-même lorsque Sonatrach fermera les vannes.
H.Y