Un autre revers pour le Makhzen
Avec diplomatie, le ministre nigérien du Pétrole, Timipré Sylva, vient d’infliger un autre revers au Makhzen. Dans une déclaration à l’Agence de presse AFP, le ministre nigérian a affirmé que la réalisation du projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) est subordonné à l’approbation de tous les pays qu’il devrait traverser sur la façade atlantique. Or du fait que ce « projet » devrait traverser les eaux territoriales du Sahara occidental, qui est, aux yeux du droit international, un territoire contesté, n’appartenant pas au Maroc, le projet risque de tomber à l’eau. D’autant que le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a réitéré la position ferme de son pays sur la juste cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. Il s’exprimait ainsi à l’issue de l’audience accordée au siège de son ministère à l’ambassadeur de la République sahraouie sortant, Malainin Sidig selon l’agence de presse sahraouie SPS.
En dépit de la sourde oreille de Rabat, le transit du gazoduc par les terres du Sahara occidental ou ses eaux territoriales demeure l’obstacle majeur au projet du fait que le droit international considère la cause sahraouie comme une question de décolonisation et ne reconnaît pas la souveraineté du Royaume sur ce territoire.
Selon les observateurs, cette réalité sera un obstacle à toute avancée du projet, car la recherche de bailleurs de fonds pour financer un gazoduc traversant des terres contestées est difficile. Outre le fait que la partie sahraouie pourrait recourir aux tribunaux internationaux pour faire opposition. Et l’AFP de rappeler que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, s’interrogeait, à partir de Rabat : « Il faut faire le compte quand le gazoduc sera fini. Est-ce qu’on va encore vouloir utiliser des gaz, du méthane ? ».
Salim HOURA