Rencontre Tebboune/Médias : la tribune de l’Algérie Nouvelle
Première partie
Ces rencontres périodiques avec des représentants de la presse nationale sont en effet devenues une véritable tribune de l’Algérie nouvelle par laquelle le président de la république s’adresse directement au peuple pour lui expliquer les choix stratégique du gouvernement et répondre à ses questionnements.
Comme à l’accoutumée, le président Tebboune a été clair dans l’ensemble de ses réponses et a remis certaines pendules à l’heure, notamment pour les questions stratégiques que les ennemis de l’Algérie tentent de manipuler pour créer un climat de suspicion et de crainte.
« Nous sommes dans une période très sensible et le citoyen doit comprendre le but de chaque action qu’entreprend l’Etat, nous sommes là justement pour éclairer nos concitoyens », a d’ailleurs entamé le président Tebboune sa rencontre qui a été diffusée sur toutes les chaines de télévision nationales hier vendredi, à la veille du début des élections locales anticipées.
La Cour Constitutionnelle
« Vous avez certainement remarqué que la moitié des membres de la Cour Constitutionnelle sont élus de la part de leurs pairs universitaires comme eux, avec une longue expérience dans le droit constitutionnel », a précisé le président.
Pour les prérogatives, il annonce qu’elles s’étendent à tout ce qui touche la vie publique du pays, à tous les niveaux, que ce soit pour les textes législatifs ou organiques, les nominations. Elle émet des décisions en tant qu’organe judiciaire entre les différents pouvoirs, la présidence de la république, l’APN, le sénat et toutes les autres institutions de l’Etat pour ce qui est de la constitutionnalité ou non des décisions prises.
Elections locales
Le citoyen va élire celui qui gèrera sa quotidienneté : « si le peuple veut le changement, il le fera lui-même, et c’est là l’occasion ou jamais d’entrer de plain-pied dans une nouvelle ère apportant le changement de système comme voulu et demandé aussi bien par l’Etat que par l’ensemble de la population algérienne », a estimé le président de la république.
Il affirme aussi que le nouveau système d’élection permettra d’avoir des élections transparentes et équitables, sans argent sale, les nouvelles assemblées comporteront un grand nombre de jeunes qui apporteront de nouvelles idées « faire bouger les communes et seront une extension des décisions que nous prendrons au niveau central », précise le président. « Le changement pour aller vers une Algérie nouvelle nous permettra de changer tous les systèmes selon des normes nouvelles que mettront en œuvre les jeunes, la société civile et la transparence.
Les prérogatives des élus seront aussi revues par le biais d’une révision en profondeur de la législation concernant les communes et les collectivités locales, en donnant de plus grandes prérogatives aux élus, mais en les accompagnant avec les moyens nécessaires, ce qui sous-tend la révision de la loi sur l’impôt local pour permettre à la commune de s’autofinancer.
Le président rappelle dans ce cadre que plus de 900 communes à travers le territoire national qui sont pauvres et qui ne survivent qu’à travers les subventions de l’Etat.
Il donne aussi l’exemple de l’établissement scolaire du premier palier qui demeure un lourd fardeau pour la commune et qui devrait bénéficier d’une autre organisation pour sa prise en charge afin d’alléger le poids financier sur les communes.
« La commune est la cellule de base pour la construction de l’Etat algérien, et nous ouvrirons ce chantier en 2022, pour mettre en place une base solide à la pyramide de l’Etat algérien. Nous devrons revoir les lois organiques et de gestion de fonds en comble », annonce aussi Abdelmadjid Tebboune.
Le président annonce aussi qu’il y aura des contrôles à postériori concernant la campagne électorale et les actes illégaux qui auront été commis par les élus qui risquent de perdre leur place, même une ou deux années plus tard, et qui seront même jugés pour les actes délictueux.« Nous avons des informations précises sur tous les élus, même au niveau national », a-t-il averti.
Reconstruire les bases économiques et sociales de l’Etat
« Maintenant que nous avons mis en place les nouvelles institutions de l’Etat, nous entamerons dans un proche avenir des réformes profondes de tout ce qui est social, économique, nous allons reconstruire les bases économiques et sociales de l’Etat. Nous avons préféré laisser ces réformes en dernier afin que ce soient justement ces institutions honnêtes et transparentes qui s’en chargent et qui les mettent en œuvre, car il s’agit de l’avenir de l’Algérie », a aussi déclaré le président Abdelmadjid Tebboune.
Il donne ensuite l’exemple des subventions de l’Etat et déclare que : « l’Algérie demeurera un Etat social jusqu’à la fin des temps, il y aura toujours une prise en charge sociale des couches défavorisées des citoyens, car c’est par fidélité à nos glorieux martyrs que nous maintiendrons cet aspect de la solidarité nationale ».
Le président persiste et insiste sur la question : le côté social de l’Etat ne fera l’objet d’aucun retour en arrière ni même de débat, ni aujourd’hui, ni demain, ni dans un siècle.
Mais il apporte une précision de taille : la prise en charge sociale bénéficiera à ceux qui en ont besoin : « il y a maintenant en Algérie des gens qui sont payés juste au SNMG, il y en a d’autres qui sont milliardaires, la prise en charge bénéficiera uniquement aux premiers, la prise en charge sera dirigée vers les simples citoyens, des couches moyennes », a-t-il ensuite tenu à confirmer.
Donc, l’Etat devrait trouver les mécanismes adéquats pour que les subventions et les aides sociales parviennent à ceux qui en ont besoin, comme par exemple l’essence ou le sucre qui sont vendus à des prix soutenus pour tout le monde alors que le citoyen des classes moyenne et en-dessous en a le plus besoin. Le président rappelle que pour le sucre, par exemple, le soutien devrait bénéficier au consommateur de la classe moyenne et non à celui qui l’utilise pour fabriquer de la pâtisserie ou des produits contenant de grandes quantités de sucre. « Actuellement, la subvention profite beaucoup plus à ces professionnels qu’au simple citoyen », estime le président de la république.
Tahar Mansour
A suivre …