Salah Goudjil : « L’Algérie a su faire face à toutes les tentatives de fitna »
L’Algérie est pleinement consciente de l’importance de sa diversité culturelle. Une diversité qu’elle a réussie à consacrer et à exploiter en tant que facteur de renforcement de l’unité nationale et à la préserver de toute tentative de « fitna », a affirmé Salah Goudjil, président du Conseil de la nation.
Une Algérie traitant cette diversité « comme une véritable richesse humaine aux répercussions positives sur la cohésion sociale et la croissance économique » et œuvre, à travers la Constitution 2020 initiée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a institué le multiculturalisme de l’identité algérienne.
C’est ce qui ressort de l’intervention de Salah Goudjil, lue en son nom par le vice-président du Conseil de la nation, Ali Talbi, lors du séminaire parlementaire, organisé en marge du 6e Forum mondial pour le dialogue interculturel qui se tient du 1er au 3 mai à Bakou (Azerbaïdjan), sous l’intitulé « Le rôle de la législation et ses meilleures pratiques dans la protection du patrimoine culturel ».
Relevant que le Forum « se tient dans une conjoncture internationale difficile pour une l’humanité ayant soif d’esprit culturel pour mettre fin à la sauvagerie, à la polarisation, à l’extrémisme, à l’intolérance et au mépris des religions », Salah Goudjil a dénoncé « l’exploitation de la diversité culturelle par les puissances coloniales » semant « la discorde » et en attisant « les tensions ethniques dans le but de diviser et d’affaiblir les pays », alors qu’elle constitue » un facteur de renforcement de la cohésion et de promotion de l’unité nationale ».
Pour illustrer ses propos, Salah Goudjil s’est référé à la longue expérience algérienne en la matière. Une Algérie ayant réussi, à différentes étapes clés de son histoire, notamment lors de la guerre de libération ou par son expérience pionnière dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, à conjuguer « les efforts de toutes ses composantes issues de différents horizons culturels pour préserver son unité » et « à investir sa diversité culturelle en créant diverses méthodes pour parvenir aux mêmes objectifs ».
Depuis l’indépendance, l’Algérie a développé une stratégie de protection et de valorisation de son patrimoine culturel dans le but de mettre en exergue l’identité nationale et de préserver les composantes fondamentales et constantes nationales face aux défis régionaux et mondiaux, en promulguant une loi pour protéger le patrimoine culturel, a insisté Salah Goudjil.
En outre, un Fonds national du patrimoine culturel a été créé pour financer toutes les opérations d’entretien, de préservation, de protection, de restauration et de réhabilitation des biens culturels immobiliers et mobiliers et les biens culturels immatériels, en plus des facilités accordées aux associations culturelles qui œuvrent à la protection et à la promotion du patrimoine culturel, a-t-il argumenté.
Pour le deuxième homme de l’État, la « suppression du dialogue culturel et les tentatives d’inhiber les identités authentiques des peuples et des sociétés constituent le chemin le plus court vers l’extrémisme violent ».
Un extrémisme que « l’Algérie combat selon une approche globale prônée par le président de la République en sa qualité de Coordonnateur des efforts de l’Union africaine (UA) de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. « Une approche fondée sur la sécurité, la paix et le développement, ainsi que sur l’exigence d’un ordre mondial plus juste et plus équitable qui garantit le respect des droits et le rejet de l’exclusion, du racisme et de la haine de l’autre », a expliqué Salah Goudjil.
Journée internationale de la coexistence pacifique
A cet égard, Salah Goudjil souligne que les efforts de l’Algérie qui a laissé « une empreinte honorable » en matière de consécration de la coexistence pacifique.
En effet, sur initiative de l’Algérie, « les Nations unies ont proclamé le 16 mai de chaque année journée internationale du vivre ensemble en paix », notant « la poursuite des efforts pour l’instauration d’une culture de paix, de dialogue et de réconciliation au sein d’une même culture et entre les différentes cultures ».
A cette occasion, le Président du Conseil a salué le processus de Bakou. Un processus qui, a-t-il dit, « a ajouté aux agendas de développement et aux concepts de paix et de sécurité internationales l’importante dimension culturelle qui leur fait défaut », d’autant plus que « le monde traverse de graves défis caractérisés par des tentatives d’écrasement de l’identité originelle des peuples à travers la colonisation, l’implantation, le déplacement forcé et le génocide », comme en témoignent « les crimes de guerre perpétrés par l’occupation israélienne à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés ».
Des exemples clairs « des conséquences catastrophiques de la falsification culturelle sur la paix mondiale, suivis du génocide culturel à travers les tentatives de judaïser El-Qods et d’exterminer l’identité arabe et islamique de cette ville sainte », a-t-il déclaré.
Dans sa conclusion, Salah Goudjil relève que le colonialisme sous toutes ses formes « est la plus grande menace au dialogue culturel et civilisationnel constructif entre les peuples », et constitue « le premier obstacle de rapprochement entre les peuples » et d’établir « une plateforme mondiale de dialogue pour faire face aux différents défis » appelant à « œuvrer pour éradiquer ce fléau en Palestine et au Sahara occidental et accorder aux peuples leur droit à l’autodétermination et à une vie décente à l’ombre de leur culture authentique ».
R.N.