Sclérose en Plaque : Plus de 17 000 algériens affectés
La sclérose en plaque, une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central, est à grand risque dégénératif. 17 000 algériens en souffrent, avec une prévalence de 1200 nouveaux cas par an, touchant essentiellement les femmes et les adultes de 20 à 40 ans (les cas pédiatriques et tardifs sont rares). Les chiffres ne sont toutefois pas exhaustifs. La pathologie est sous-dépistée, à relevé Dr Smail Kenzoua, président de la Fédération algérienne des malades atteints de la Sclérose en plaque (FAMASP), lors d’une session média organisée par le laboratoire Hikma. Les symptômes sont multiples et insidieux (fatigue, trouble cognitifs, étourdissements, perte d’équilibre, troubles digestifs…). Les patients se perdent souvent dans une longue exploration médicale avant que le diagnostic ne soit confirmé, par une IRM et une ponction lombaire, en sus d’examens plus classiques.
D’autant que dans 85% des cas, la maladie est rémittente, c’est-à-dire que l’état du malade demeure stable entre deux poussées, lesquels pourraient être de faible intensité, survenant dans des périodes de grand stress, charge émotionnelle importante, grippes…et donc pas vraiment inquiétantes. Dans 15% des cas, la forme de la maladie est progressive d’emblée vers le handicap physique. Pr. Samia Makri, chef de service neurologie à l’EHS Aït-Idir, a souligné que les spécialistes ont constaté que les algériens sont atteints systématiquement par la forme sévère de la Sclérose en plaque, contrairement aux occidentaux. « C’est probablement à cause d’une prédisposition génétique » a-t-elle avancé.
Pour la Sclérose en plaque, il n’existe pas encore de traitements curatifs, qui réparent totalement et durablement les lésions détruisant la gaine protectrice des neurones «la myéline » et induisant, en conséquence, une dégénérescence des cellules nerveuses. Les médicaments, développés jusqu’alors par des centres de recherche, agissent sur les symptômes et au mieux freinent la progression de la maladie vers l’invalidité, motrice notamment. Ils sont couteux. La prise en charge, exclusivement en milieu hospitalier, est évaluée, au minimum, à un million de dinars par malade et par an. Généralement, les patients sont mis sous des traitements sous forme injectable. Pour un meilleur confort de vie, ils préfèrent les médicaments à prise orale, qui sont nettement moins chers. Il y a aussi le potentiel des molécules de dernière génération. « Lors de la dernière rencontre avec le ministre de l’Industrie pharmaceutique, nous lui avons fait la requête. Il répondu : ne me parlez pas de cout, inscrivez les » a témoigné Dr Kenzoua. Ces traitements innovants ont été effectivement enregistrés. Mais ils ne sont pas encore disponibles.
S. Biskri.