Ce qui attendu depuis le coup de froid entre Paris et Rabat vient de se produire. La France, qui a de tout temps œuvré à tenir le bâton par le milieu, et à soutenir, bon an-mal an, le processus onusien de décolonisation du Sahara Occidental, vient de basculer définitivement du côté des hors-la-loi. Cela, en soutenant, toute honte bue, l’illégal plan d’autonomie marocain. “C’est un enjeu existentiel pour le Maroc. Nous le savons (…). Il est désormais temps d’avancer. J’y veillerai personnellement”, a déclaré Séjourné lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue Nasser Bourita, annonçant également vouloir construire un partenariat pour les 30 ans à venir avec le Maroc. Cette annonce, de même que la manière flagorneuse dont elle a été faite, nous porte à supposer que le Makhzen fait chanter l’Elysée, tout comme il le fait avec la Moncloa, siiège du gouvernement espagnol. L’usage immémoré de Pegasus par la DGED de Yacine Mansouri, à des moments cruciaux des parcours politiques chaotiques d’Emmanuel Macron et Pedro Sanchez, a dû placer entre les mains des dirigeants marocains des cartes capitales. Des cartes capables de permettre au petit royaume chérifien d’imposer son diktat à des pays puissants, comme le sont l’Espagne et La France. Lors de mon récent entretien avec le maire de la commune française de Vitry(Sur-Seine, un pareil scénario avait été évoqué. Notre interlocuteur nous avait parlé de nombreux, efficaces et déterminés militants des causes sahraouie et palestinienne, capable de provoquer un contrepoids aux pressions et au chantage marocain. Dans tous les cas de figures, cette coucherie française, que l’on voyait venir de loin, ne changera rien aux données du terrain. Le Sahara Occidental est un territoire non-autonome. Il il est illégalement occupé et pillé par le Maroc. Un processus de décolonisation est initié par l’ONU via la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Le reste, tout le reste n’est que littérature. Surtout depuis que le peuple sahraoui a repris sa lutte armé, après avoir acquis la ferme conviction que ce qui lui a été volé par la force ne sera repris, arraché, que par la force aussi…
Mohamed Abdoun