Affaire Sonatrach-Naturgy (Espagne)
Selon M. Hakkar, Sonatrach est prête à aller vers l’arbitrage international
De notre envoyé spécial à In Amenas Yahia Maouchi
Suite à la chute des prix du gaz d’environ 20% et 30% sur le marché international, à cause de la Covid-19, la société espagnole a demandé récemment à son partenaire algérien Sonatrach de revoir à la baisse ses prix, sinon, elle va saisir un arbitrage international à ce sujet. Interrogé à ce sujet, le résident-directeur général (P-DG) du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, qui était en visite de travail et d’inspection dans la wilaya de In Amenas, a rappelé que les relations avec les sociétés espagnoles, notamment dans le domaine de la commercialisation du gaz dépassent les 50 ans, et que « ce n’est pas une affaire pareille qui va nuire à nos relations très soudées ».
« Nous avons des contrats et des clauses contractuelles qui nous permettent la révision périodique des prix, en fonction de l’évolution du marché énergétique. Des clauses contractuelles qui permettent des trouver des solutions à travers la négociation entre les deux parties, et à la fin de la période de négociation, fin juillet, si nous n’arrivons pas à une solution qui arrange les deux parties, nous irons bien-sûr vers l’arbitrage.
L’arbitrage international ce n’est pas une catastrophe en lui-même, mais c’est l’une des solutions contractuelles consacrées dans nos accords. Si nous allons vers cet arbitrage, nous avons notre mot à dire.
Nous allons jouer toutes nos cartes. Néanmoins Naturgy Energyest demeure l’un de nos meilleurs partenaires. Pour notre part, l’Algérie demeure un partenaire fiable qui assure le gaz naturel à l’Espagne depuis plus de 50 ans. Une relation qui a connu des hauts et des bas, mais dans tous les cas nous sommes des partenaires et nous envisageons de continuer cette relation.
Et je ne pense pas personnellement arriver à la rupture du contrat entre Sonatrach et Naturgy » estime Toufik Hakkar. Il est à noter que les contrats qui relient les deux pays représentent un volume compris entre 8 et 9 milliards de m3 de gaz naturel par an. Or des indices comme le Henry Hub ont enregistré cette année le niveau le plus bas de son histoire, comparé à un prix habituel de sept dollars par million de btu (il a atteint un maximum de 14 dollars) au moment où il se situe actuellement à 2 dollars. Les pires présages indiquent également qu’il pourrait tomber à zéro dollar.