Stabilité des prix durant le Ramadhan : les mesures qui s’imposent
A l’approche du mois de Ramadhan, la question des prix des produits de large consommation est déjà sur toutes les lèvres. Sollicité, Dr. Mehdi Bouchetara, Maître de conférences «A» à l’École nationale supérieure de management, affirme que « la situation de hausse des prix pendant le Ramadhan en Algérie est un défi récurrent qui impacte la population ».
Pour assurer la stabilité des prix tout au long du mois, plusieurs mesures peuvent être mises en place. Tout d’abord, « il est essentiel de renforcer la réglementation et la surveillance pour prévenir la spéculation sur les prix, qui contribue à l’augmentation artificielle des prix ».
En parallèle, l’universitaire propose de « sensibiliser la population à une consommation responsable et limiter le gaspillage peut aider à modérer la demande ». De plus, «des initiatives visant à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens, comme des programmes de soutien ciblés, pourraient atténuer l’impact de la demande excessive et irrationnelle». Il est également crucial, indique Dr. Bouchetara, « d’encourager la diversification de la production agricole pour réduire la dépendance à l’importation et stabiliser l’offre ».
Aussi, « la gestion de l’inflation et des politiques économiques visant à renforcer le pouvoir d’achat, combinées à des incitations à l’investissement dans la production locale, pourraient contribuer à une plus grande stabilité des prix sur le long terme ». Ces mesures, si elles sont mises en œuvre de manière coordonnée, « pourraient aider à atténuer l’impact des variations de prix pendant le Ramadhan et à assurer une plus grande stabilité économique pour les Algériens ».
Par ailleurs, l’universitaire précise que «d’après plusieurs études scientifiques, la consommation alimentaire en Algérie a enregistré une augmentation de 10% en 2022 par rapport à l’année précédente, principalement en raison de la hausse des prix des denrées de première nécessité ».
La spéculation sur les prix « aggrave cette situation, contribuant à une augmentation artificielle des coûts ». En 2021, rappelle Dr. Bouchetara, « la hausse moyenne des prix des denrées alimentaires a atteint 10%, avec des variations atteignant jusqu’à 25% pour certains produits ».
Une lueur d’espoir, dit-il, «réside dans la possibilité de limiter la consommation irresponsable et le gaspillage ».
Les programmes de soutien ciblés « jouent également un rôle crucial dans l’atténuation de l’impact de la demande excessive et irrationnelle ».
Pour Dr. Bouchetara, la réduction de la dépendance à l’importation «émerge comme une stratégie clé pour atténuer la volatilité des prix ».
La gestion de l’inflation et l’application de politiques économiques visant à renforcer le pouvoir d’achat « sont également essentielles ».
Mohamed Ait Said