Suspension du traité d’amitié entre les deux pays : L’Espagne « regrette» la décision de l’Algérie
L’Espagne a réagi ce jeudi, à la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié liant les deux pays depuis 2002.
« Le gouvernement espagnol regrette l’annonce de la présidence algérienne « de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération », ont en effet fait savoir des sources diplomatiques espagnoles citées par l’AFP.
« Le gouvernement espagnol considère l’Algérie comme un pays voisin et ami et réaffirme sa disponibilité entière pour continuer à maintenir et à développer les relations spéciales de coopération entre les deux pays, dans l’intérêt des deux parties », a-t-on ajouté.
Elles ont également souligné que le gouvernement espagnol restait engagé par ce traité et les principes qui le sous-tendent, notamment « les principes (…) de non-ingérence dans les affaires internes et de respect du droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Trop tard. La décision souveraine de l’Algérie, a été prise faudrait-il le rappeler après les dérives répétées de l’actuel chef du Gouvernement espagnol Pedro Chanchez qui a assume « pleinement » son revirement inacceptable et scandaleux vis-à-vis de la question sahraouie.
Les autorités espagnoles se sont en effet, engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies.
« Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux », rappelait la présidence de la République dans son communiqué faisant état de la suspension immédiate par l’Algérie, du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne.
L’Algérie avait pourtant « avertis » quant aux conséquences de ce revirement. Ceux qui spéculent naïvement sur « une colère passagère de l’Algérie », sont ainsi, face à la réalité.
Se disant très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le 19 mars dernier.
Son retour est d’ailleurs conditionné comme affirmé par l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée.
Mais les Espagnols, au lieu de rectifier le tir, ils persistaient dans l’erreur.
Interpellé par un média espagnol sur la déclaration du président de la République Tebboune à travers laquelle il a qualifié d’« inacceptable moralement et historiquement » le revirement de l’Espagne en faveur du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel a dit ne pas vouloir « alimenter des polémiques stériles » avec Alger et que les décisions du son gouvernement étaient « souveraines ».
Ce dernier, est vite recadré par Amar Belani, pour qui, les propos du chef de la diplomatie espagnole étaient « désobligeants, offensants et inacceptables (..) ne contribueront certainement pas à un retour rapide à la normale dans les relations bilatérales ».
Quoi qu’il en soit, c’est l’Espagne qui a, à tout perdre dans son entêtement avec l’Algérie sachant que le royaume ibérique est fortement dépendant du gaz algérien.
Cette carte est loin d’être « jouée » du moment pour l’heure, mais nul ne sait de quoi sera demain.
Sur le plan économique, l’Algérie qui a stoppé net ses importations avec le royaume ibérique, lui fait perdre environ 5 millions d’euros chaque mois uniquement pour le secteur espagnol de la viande rouge.
La diplomatie algérienne ne fait pas dans le bruit, mais dans l’efficacité.
Y.Y