Territoires occupés sahraouis : Une avocate des détenus de Gdeim Izik expulsée
La Ligue Pour la Protection des Prisonniers sahraouis, a exprimé avec force son indignation, suite à l’expulsion par le Maroc d’une avocate française venue s’enquérir de l’état de certains détenus politiques sahraouis, dont ceux de Gdeim Izik.
Nous mettons en ligne l’intégralité de ce communiqué, afin de montrer à quel point les territoires occupés sahraouis sont devenus une prison à ciel ouvert, où même l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Staffan de Mistura, n’a pas le droit de se rendre.
Ce vendredi 28 avril 2023, les autorités d’occupation marocaines ont expulsé l’avocate française Elise Taullet, venue en coordination avec la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS).
Après son arrivée de France le lundi 24 de ce mois, elle a soumis plusieurs demandes pour visiter ses clients des prisonniers politiques sahraouis, le groupe Gdeim Izik, pour voir leurs conditions dans les prisons marocaines, mais les services marocains concernés par son agrément ont refusé et tardé l’autorisation pour elle, afin d’accomplir cette tâche les services concernés sont le ministère de la Justice, l’administration pénitentiaire et le ministère public, qui ont tous refusé d’autoriser l’avocate susmentionnée à rendre visite à ses clients, et ces détenus se sont vu refuser l’accès à aucun avocat depuis la fin du procès en 2017.
L’objectif principal de cette visite reste de tenter de lever le siège appliqué sur les prisonniers politiques sahraouis, et de faire la lumière sur les mauvais traitements et autres formes de torture psychologique qui se sont aggravés depuis septembre 2017, date à laquelle ils ont été dispersés dans plusieurs prisons marocaines, loin de leurs familles, avec l’insistance de l’État marocain sur le refus de les libérer ou de les transférer dans prisons proche de leurs familles.
Et après que les administrations marocaines précitées n’ont pas donné suite au demandes de l’avocate Elise Taullet, qui était accompagnée de vice-présidente de la LPPS Hassanna Douihi, et d’un membre de son bureau exécutif, Hassanna Abba, elle a décidé de rendre visite aux familles des détenus à la ville de El Aaiun occupée et après qu’elle s’est arrêtée à la ville de Tan-Tan Pour rendre visite au détenu politique sahraoui récemment libéré, Yahya Mohamed Elhafed Iazza, ainsi qu’à la famille du prisonnier, Elhoussain Amaadour, à la même ville. Cependant, les autorités marocaines représentées par la gendarmerie royale et les représentants des autorités d’occupation qui les poursuivaient les ont arrêtés au contrôle de la gendarmerie d’Oued Elwaer (environ 100 km au nord de la ville de Tan-Tan). ), et a arrêté avocate française et l’a forcée à monter dans un taxi en direction de la ville marocaine d’Agadir et l’empêcher d’atteindre la ville d’El Aaiun occupée.
Sur la base de ce qui précède, la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines déclare :
– Sa condamnation de l’expulsion illégale de l’avocate française Elise Taullet, et lui déclare sa solidarité inconditionnelle.
– Sa solidarité inconditionnelle avec tous les prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines et leurs familles.
– Exiger de l’Etat d’occupation marocaine qu’il respecte ses obligations internationales de protection des prisonniers civils, en particulier ce qui est stipulé dans les dispositions du droit international humanitaire.
– Le Comité international de la Croix-Rouge porte l’entière responsabilité de la protection des prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines.
– demande à Toutes les organisations et instances internationales et toutes les consciences vivantes exigent des pressions sur l’Etat occupant marocain pour qu’il libère tous les prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines sans restriction ni condition.
Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines
Le 28 avril 2023
El Aaiun occupée / Sahara occidental