Terroristes capturés à Skikda : Des aveux glaçants…
De nouveaux aveux de terroristes ont été diffusés ce samedi par la télévision nationale. Deux anciens éléments armés, capturés durant l’opération de Skikda, ont livré des témoignages glaçants, dans lesquels ils relatent les actions sanguinaires auxquelles ils ont pris part.
Ces aveux sont ceux de Zemmouri Abdelhak surnommé El Hadj et Ben Hamida Rachid, plus connu sous le nom de Houdeifa. Tous deux admettent avoir pris part à des attentats perpétrés principalement contre les membres de l’ANP et les forces de la sureté nationale, dans la région de Jijel et en Kabylie. « Je faisais partie d’un groupe qui a commis des actions armées à Boufarik, à Sid Ali Bouneb et à Tizi-ouzou », avoue le second. Il cite un attentat mené contre des policiers a Mekla, l’explosion d’une voiture piégée en kabylie des actions aussi sanguinaires meurtrières dans l’Akfadou… Zemmouri Abdelhak activait, de son côté sur l’axe allant de Tizi-Ouzou, Bejaia, Thénia. Tous deux avouent avoir été contraints de quitter leur zone d’activité en raison de la pression, exercée par les forces de l’ANP.
Leur fuite les mène dans la wilaya de Skikda « où nous avons enduré les pires souffrances, nous étions pourchassés et privés de nourriture. Les blessés n’avaient pas de soins et mourrait les uns après les autres. Le 16 mars dernier, nous avons décidé de nous rendre aux soldats de l’ANP qui ratissaient près du tunnel ou nous étions cachés ». Les deux terroristes présentent leurs regrets au peuple algérien. « Les fetwas, émises pour rendre l’action armée licite du point de vue religieux, sont la pire des choses qui soit arrivé. Les individus qui en sont à l’origine ont fait n’importe quoi », conclut Hodeifa.
Les témoignages diffusés ce samedi surviennent après d’autres aveux tout aussi glaçants diffusés ce vendredi. Bellaoui Mohamed, surnommé El-Zarqaoui Abou Obeida explique lui aussi comment il a participé à des attentats sanglants. « J’ai rejoint les groupes terroristes le 29 mars 2008 a Mizrana, là-bas on m’a appris à manier les armes, et j’ai aidé à fabriquer une bombe artisanale ». Très vite, il se voit confier des missions sensibles, la « logistique et le port d’armes ». Agé de 41 ans, Abou Obeida avait été affecté dans un groupe qui activait entre Azazga, l’Akfadou et Azeffoun. « Il y avait une pression permanente des militaires, ils menaient beaucoup de ratissages et d’opérations ce qui nous empêchait d’agir. Dans ces moments, nous étions obligés de rester cachés », dit-il. Il fait partie d’un groupe composé de cinq individus spécialement charges de mener des attaques contre les militaires et les autres forces de sécurité. Il cite des attentats perpétrés « contre des casernes et des barrages des forces de l’ordre ». « J’étais le plus fort du groupe, le plus résistant, on m’a chargé de porter la DShK, une arme qui pèse 50 kg, et on m’a demandé de l’utiliser lors des offensives que menait l’armée. C’était une sorte de diversion destinée à permettre aux éléments du groupe de se retrancher ».
Abou Obeida avoue que la situation des groupes armés devenait de plus en plus difficile a parti de la fin des années 90. « En 2010 le chef du groupe, Abdenacer, a été tué, nous nous sommes tous rendus dans d’autres zones, moi j’ai été à Jijel ». Il active sur l’axe Jijel- El-Milia jusqu’à sa capture. « A mesure que les années passaient, la pression se faisait de plus en plus forte, il y avait de plus en plus de morts parmi nous, d’autres étaient capturés, nous avions beaucoup de difficultés à nous déplacer et très peu de nourriture a notre disposition, en Mars dernier, les forces de l’ANP ont encerclé toute la région le bulldozer est arrivé à la hauteur de notre cache souterraine, nous avons crié pour nous rendre ». Comme les autres terroristes capturés, il demande pardon aux algériens…
Amel Zindeddine