Tunisie : Démission d’un juge membre de l’Autorité électorale
La situation n’en finit plus de se compliquer en Tunisie. Un juge membre de l’Autorité électorale a en effet démissionné ce lundi 13 juin en solidarité avec des magistrats en grève contre la révocation de 57 de leurs confrères par le président Kais Saied. Habib Rebii, nommé le 9 mai par le président Saied comme membre de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (Isie), a annoncé sa démission sur sa page Facebook. «J’ai présenté ma démission de l’Isie en soutien à mes confrères juges et pour réclamer une loi fondamentale de la magistrature conforme aux standards internationaux», a-t-il écrit. Sa démission survient six semaines avant un référendum prévu le 25 juillet sur une nouvelle Constitution voulue par Kaïs Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs il y a onze mois. Habib Rebii, juge administratif, avait été désigné comme membre de l’Isie après que le président Saied s’est octroyé le 22 avril le droit d’en nommer le chef et trois de ses sept membres. Les magistrats tunisiens ont entamé le 6 juin une grève, entrée lundi dans sa deuxième semaine, pour protester contre la révocation de leurs confrères. Le président a révoqué les 57 magistrats le 1er juin en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire. Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l’intérêt du pays, Kaïs Saied concentre tous les pouvoirs et dirige la Tunisie par décrets-lois. Même la puissante UGTT (union générale des travailleurs tunisiens), qui avait joué un rôle majeur dans la chute de Benali, a fini par se démarquer de la démarche de Kais Saied.
R.I.