60ème anniversaire de l’indépendance : de la reconstruction à la renaissance
C’est la moitié de la période coloniale que vient de traverser l’Algérie indépendante, une nuit coloniale qui a tout détruit, à commencer par la personnalité algérienne, sa culture, ses ressources, ses terres, elle a détruit son pain, son gagne-pain et ses maisons. La nuit a été opaque, sans aucune lueur, pire que celle d’un aveugle, une nuit coloniale qui n’a de pareille nulle part. Pendant 132 années, les français ont tué, éradiqué des tribus entières, assassiné, mutilé, ils ont tenté d’effacer la mémoire collective et individuelle de chaque algérien, ils ont essayé de la remplacer par des idées séparatistes, par des antagonismes qui n’ont jamais existé. Pendant 132 ans, les colons ont profité des nobles terres algériennes, faisant de l’Algérie un véritable grenier pour la France et une grande partie de l’Europe, privant les algériens de toutes ces ressources, ne leur laissant que le strict nécessaire pour qu’ils ne meurent pas de faim et qu’ils continuent de travailler à leur place.
Mais la France a oublié que l’Algérien est un individu à part, l’algérien peut tomber mais il se relèvera toujours, plus fort car plus sincère et aimant plus encore son pays et sa patrie. Le 1er novembre a sonné le glas du colonialisme français en Algérie et l’apothéose a été un certain 5 juillet 1962, quand les colons, auparavant vaniteux, sans scrupules, ont été chassés de la pire des manières par les valeureux moudjahidine. Ils ont tout abandonné, sauvant uniquement leurs peaux, ils sont partis la peur au ventre, mais après avoir détruit la vie derrière eux.
Le prix payé par l’Algérie a été incalculable, plusieurs millions de morts, des millions de mutilés, de déplacés, d’enfumés, d’exilés. Un pays ne disposant d’aucune infrastructure, à part quelques bâtisses à Alger et dans les grandes villes du pays. Aucune industrie, aucun réseau viable, rien, les français, quand ils ont vu qu’ils allaient être vaincus par les braves fils de l’Algérie, ont pratiqué la politique de la terre brulée, rien n’y échappa, encore moins la vie humaine !
1962, la lumière, enfin
Le 19 mars 1962, après la signature du cessez-le-feu et la mise en œuvre des accords d’Evian, l’Algérie était virtuellement libre et indépendante, malgré les soubresauts de l’hydre coloniale qui a activé ses réseaux secrets sous le signe d’OAS. L’Organisation Armée Secrète qui a pratiqué des assassinats à grande échelle, essayant d’empêcher par tous les moyens l’accession de l’Algérie à son indépendance, les terroristes de l’OAS n’ont pas réussi, ils ont été traqués par de preux combattants jusque dans leurs derniers retranchements, le peuple algérien en entier les a combattus, les a chassés comme de vils lépreux.
Le 5 juillet 1962 a été une journée grandiose, il fallait la vivre pour la comprendre, c’était la journée où l’Algérie était sortie du long tunnel sans lumière pour se retrouver au soleil, pour vivre sans peur, sans joug, sans tueries. Comme un seul homme, les algériens, grands, petits, hommes, femmes, sont sortis, les youyous joyeux fusaient partout et de partout, les hommes avaient les larmes aux yeux, des larmes de joie qu’ils n’avaient jamais connues avant !
Des explosions de joie indescriptibles
Décrire ces scènes de joyeux délires relève d’une utopie tant les mots manquent pour cela, des enfants, des milliers d’enfants, donnaient la mesure en tapant sur des sceaux en plastique, sur les portes en bois branlantes, sur les capots des quelques voitures, sur tout ce qui pouvait répercuter leur joie, une musique qui n’en était pas vraiment une, juste un air ‘’ta ta tatata’’ (Tahya El Djazair), un refrain, plus encore qu’un refrain, c’était ensorcelant, c’était magique, personne ne pouvait s’empêcher de reprendre, avec force, en courant, en chantant, en dansant : « Tahya El Djazair ». Personne ne se souciait de la voix, elles étaient toutes très belles car portées par un immense espoir, par une joie sans borne, par la liberté retrouvée, ou plutôt arrachée à coups de souffrances, de pleurs et de martyrs !!!
La joie exprimée par les algériens le 5 juillet 1962 était à la mesure de tout cela, elle était aussi immense que l’immensité de la souffrance subie pendant 132 ans, elle était aussi poignante que l’était la guerre de libération qui a vu la mort des meilleurs fils de l’Algérie.
Le 5 juillet 1962, les montagnes, les villages et les hameaux, les grandes et les petites villes, les être humains, les oiseaux dans le ciel, les insectes et les animaux dans les bois ont chanté la lumière revenue, la liberté arrachée et la justice rétablie. Le 5 juillet 1962, les algériens ont pleuré de joie, ils ont rejeté le joug et se sont relevés, vent en poupe pour reconstruire leur pays, dans une communion totale.
Reconstruire
Sans plus attendre, le peuple, sous l’égide du FLN et de l’ALN, entama la reconstruction de son pays. Les plus pauvres avant les riches, tous les algériens ont sacrifié le peu d’argent, d’or, de monnaie qu’ils possédaient. Des chaines très longues se formaient chaque jour devant les sièges des mairies, des chaines non pas pour acheter quelque chose, mais pour offrir tout ce que ces pauvres hères possédaient. C’était spontané, c’était religieux, c’était de bonne foi, c’était une véritable course à qui aiderait le premier son pays, l’Algérie, à se reconstruire. C’est un véritable trésor qui a été amassé en l’espace de quelques jours, le Trésor public avait de quoi commencer ses financements malgré la razzia opérée par les colons à leur départ. Il fallait parer au plus pressé, reconstruire ce qui a été détruit, à commencer par répondre aux besoins du peuple en matière de santé, de sécurité, d’approvisionnement.
En très peu de temps, l’Algérie algérienne renaissait de ses cendres, la vie reprenait le dessus et, petit à petit, les institutions étaient mises en place.
La nationalisation des hydrocarbures
Réalisée le 24 février 1971 par feu Houari Boumediene, la nationalisation des hydrocarbures a été une deuxième indépendance de l’Algérie. Les richesses de l’Algérie lui étaient revenues et elle pouvait les utiliser pour sa reconstruction, pour garantir sa sécurité alimentaire et militaire, pour se hisser à la place qui lui sied dans le concert des Nations.
L’Algérie, un Eldorado pour les mouvements de libération
A partir de là, l’Algérie a occupé une place de choix parmi les peuples du monde, elle a aidé tous les mouvements de libération à travers le monde, elle est devenue un leader incontesté dans la lutte contre le colonialisme et contre l’apartheid. Ayant gouté pendant près d’un siècle et demi les affres du colonialisme sauvage, l’Algérie ne pouvait pas tourner le dos aux peuples opprimés, colonisés, réduits à l’esclavage. Elle aida ces mouvements de toutes les manières possibles, en leur allouant des aides matérielles, en accueillant leurs leaders, en les défendant devant les instances internationales.
Toutes les causes justes étaient défendues par L’Algérie, de grandes actions, spectaculaires, dangereuses et difficiles ont été menées par notre diplomatie dans diverses régions du monde, couronnées de succès grâce à l’aura et la position de l’Algérie auprès de tous.
Les coups bas et les tentatives de déstabilisation
Il va sans dire que tous ces succès, remportés à l’intérieur et à l’extérieur du pays, par un pays qui recèle des richesses inestimables, qui vient de sortir d’une trop longue nuit coloniale qui à mis à mal tout son potentiel humain et en réduisant sa population de plus des deux tiers, donc ces succès ne pouvaient laisser nos ennemis insensibles. Déjà la colère et la détresse de voir les richesses de l’Algérie échapper à leur rapine, les ont rendus vindicatifs et les poussaient à reprendre les vols et la mise à sac du pays. En plus, ils ont vu que l’Algérie allait devenir une nation incontournable sur le plan diplomatique à cause (ou grâce) à tous les succès enregistrés.
Les plans de déstabilisation visant l’Algérie, qui n’avaient été oubliés, ont été repensés, recalculés, revus et corrigés. Les assassinats des grands hommes de l’Algérie indépendante furent la première manche de ces plans diaboliques, des taupes furent ensuite placées un peu partout dans l’administration, dans les institutions, des traitres furent mis à contribution et l’Algérie bascula, pendant plus d’une décennie dans le chaos et a frôlé la guerre civile.
Le prix a été très lourd, trop lourd, l’infrastructure industrielle fut bradée ou détruite, ce qui en restait est parti en fumée, les richesses furent partagées entre une poignée de personnes sans foi ni loi, les militants sincères, les universitaires, les intellectuels, les militaires et ceux qui se battaient pour que vive l’Algérie ont fait l’objet d’une abjecte campagne de tueries, un véritable génocide. Un génocide qui n’a épargné ni les femmes, ni les enfants, ni les vieillards, ni même les malades. L’Algérie a été livrée, pendant plus d’une décennie, à ce que d’aucuns ont appelé une guerre civile, une guerre où le frère tuait son frère, où le fils tuait son père, où personne n’avait confiance en son vis-à-vis, une guerre qui a rendu licite et même recommandé la destruction de tout ce qui appartenait à la collectivité, de tout ce qui pouvait servir à tout le monde. Pendant ce temps, les ennemis de l’Algérie s’accaparaient toutes les richesses, personne ne peut dire où sont passées les recettes pétrolières, ni l’argent de l’Etat. Ceux qui ont aidé nos ennemis à nous voler ont eu des miettes, des miettes qui se chiffrent à des milliards d’Euros et de dollars américains. Tous les avoirs ont été transférés vers les banques étrangères.
L’Algérie s’est retrouvée au bord du gouffre n’était-ce le sacrifice incommensurable de ses dignes fils, de son armée, de ses services de sécurité, de son peuple qui a fini par comprendre le complot ourdit contre lui. L’hydre terroriste a pu être vaincue par tous ceux qui ont saisi le sens de cette hécatombe qui a fauché les militants, les nationalistes, les anciens moudjahidine, les algériens qui n’ont pas voulu s’engager dans ce suicide collectif.
Vaincus militairement, les ennemis de l’Algérie se sont reconvertis et ont mis en place un plan B, sans armes, sournois, se cachant derrière le masque du nationalisme, faisant semblant de construire en détruisant tout sur leur passage. Un plan B qui consistait à démanteler toute l’industrie algérienne qui faisait sa fierté, qui a permis à une poignée de vendus de s’enrichir au détriment du peuple, des vendus qui ont fait profiter les entreprises étrangères de marchés juteux, engrangeant des profits énormes au détriment de l’Algérie en lui refilant tout ce le rebut de leurs pays, faisant de notre cher Algérie un dépotoir que nous avons payé à coup de milliards en devises fortes.
2019, la renaissance !
Qui ne se souvient du film ‘la nuit a peur du soleil’ ? C’est ce qui est arrivé encore une fois en Algérie. Conscient du danger mortel qui guettait leur pays, des milliers de citoyens sincères sont sortis un certain 22 février 2019 pour dire leur ras-le-bol contre les oligarques et ceux qui se sont accaparés du pouvoir. L’ANP, digne héritière de l’ALN, consciente aussi de l’enjeu et du danger, se rangea du côté du peuple dont elle était l’émanation naturelle. Dès lors, le chemin était tout tracé, l’Algérie se relevait, blessée, certes, mais toujours vivante, plus vivante que jamais. Très vite, le peuple imposa sa volonté, soutenu par son armée et des élections, libres et transparentes pour la première fois, ont été organisées, donnant un large avantage au candidat Abdelmadjid Tebboune qui avait fait des engagements fermes, au nombre de 54, pour refonder complètement le système politique et le système de gestion en Algérie.
12 décembre 2019, naissance de l’Algérie Nouvelle
A partir de cette date, c’est une nouvelle ère que connait l’Algérie, une ère faite de justice, de droit, d’intégrité, de renouveau, de relance économique. Tous les responsables sincères qui étaient mis à l’écart sont appelés à participer à la mise en place de l’Algérie nouvelle, tout le monde se met à l’œuvre sans attendre.
Malgré la pandémie de covid19 qui s’est déclaré trois mois plus tard, malgré les derniers soubresauts de la bande de truands et de leurs commanditaires, malgré la chute historique du prix du baril de pétrole, l’Algérie, forte de ses hommes et de ses femmes, releva le défi et continua vers les objectifs tracés.
Tous les algériens se sont investis pour relever l’Algérie, des miracles ont été accomplis. Alors que nous sortions à peine d’une période de grandes rapines faites par nos ennemis, nous avons pu assurer notre sécurité alimentaire alors que toutes les frontières étaient fermées, l’algérien n’a manqué de rien, ni de nourriture, ni de médicaments, ceci grâce à une gestion rigoureuse de la chose publique qui n’était plus victime de vol ou de détournement.
Deux ans durant, le président Abdelmadjid Tebboune ne s’est donné aucun répit, il suivait tout par lui-même, même lorsqu’il était malade et alité. Dès que la pandémie a été vaincue, les réformes ont été menées tambour battant, l’Algérie de la justice, du droit, du travail et de l’intégrité prenait forme, commençant par la révision de la Constitution, puis le renouvellement des instances élues, ensuite l’installation de toutes celles devant constituer une barrière devant toute déviation. Le droit des algériens à une vie meilleure n’est plus un leitmotiv creux et populiste, il est devenu réalité. La relance économique est là, les start-up ne se heurtent plus à une bureaucratie assassine, les investisseurs ne sont plus empêchés d’investir, au contraire, ils sont aidés par diverses mesures incitatives. Aucun responsable actuellement ne peut faire ce qu’il veut comme auparavant, il est tenu par l’obligation de résultats et les dépenses d’apparat qui grevaient le budget de l’Etat et des collectivités locales sont bannies.
Petit à petit, l’oiseau fait son nid et l’Algérie Nouvelle s’impose et se réalise. Les 54 engagements du président Tebboune se réalise au fur et à mesure, le citoyen algérien a repris confiance en son pays et en lui-même, les chômeurs sont pris en charge par l’Etat jusqu’à ce qu’ils trouvent du travail, les produits algériens sont maintenant demandés ailleurs et les exportations ont atteint plus de 4 milliards de dollars en hors hydrocarbures. La voix de l’Algérie, redevenue honnête et nationaliste, est écoutée partout et les actions diplomatiques de l’Algérie ne se comptent plus, à travers l’ensemble de la planète.
La grande fête du 5 juillet 2022
Le 5 juillet 2022, l’Algérie Nouvelle fêtera soixante années d’indépendance, une indépendance qui aura un véritable gout de victoire, une fête qui est double, celle de l’Algérie d’hier et celle de l’Algérie d’aujourd’hui.
Après soixante années, l’Algérie fêtera véritablement son indépendance car elle est devenue un pays libre et indépendant au sens propre du terme, aucune force ne viendra désormais nous dicter notre politique ni nos choix, l’Algérie a mis les points sur les ‘i’ et sa décision a été comprise.
Soixante années d’indépendance, une fête qui sera inscrite dans les annales historiques car elle consacre l’Algérie Nouvelle dans toute sa gloire.
Merci à tous ceux qui nous ont permis de vivre ces instants féériques, dans la joie mais surtout dans la fierté et la dignité. Nous devrons les fêter tout comme nous fêtons notre nouvelle indépendance.
Donnons-nous rendez-vous le mardi 5 juillet 2022 pour chanter tous en chœur : « Tahya El Djazair », en frappant sur des bidons en plastique, sur les chaises, sur les capots des voitures : ta ta tatata.
Tahar Mansour