A quelques heures de la clôture du Sommet de la COP 27: Toujours pas d’accord sur les urgences climatiques
Le sommet de Charm el-Cheikh va-t-il aboutir à un accord ? La question s’impose surtout que les représentants de près de 200 pays dans cette conférence pour le climat qui malgré le fait qu’elle ait été prolongée d’une journée, ne sont pas arrivés à un accord.
Selon des informations en direct, diffusées par Francetvinfo.fr, il y aurait une certaine « opacité » et « gros niveau de défiance » dans ces dernières heures de négociation.
Si les pays n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une déclaration finale, la COP serait suspendue jusqu’en juin et reprendrait à Bonn en Allemagne, sous la forme d’une COP27 bis. Cela s’était déjà produit en 2001 avec la COP6 bis. A midi, ce samedi, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a écrit sur twitter « àcette heure, toujours aucun texte satisfaisant et à la hauteur des urgences climatiques.
Cette COP ne peut être celle du renoncement. Il ne faut pas que l’objectif de 1,5°C de réchauffement climatique meure à Charm el-Cheikh ». L’Union européenne qui rejette une proposition de la présidence égyptienne de la COP 27 sur le climat, affirme par la voix de vice-président de la Commission, Frans Timmermans, « préférer plutôt pas d’accord qu’un mauvais accord. Nous sommes inquiets de certaines choses que nous avons vues et entendues au cours des dernières 12 heures». Et d’ajouter « l’objectif des Européens est de garder en vie la limite de réchauffement de 1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. » « Le constat d’échec est quasiment là », a aussi déploré Macky Sall, le président de l’Union africaine.
« On attend encore quelques heures (…) pour voir si les pays industrialisés vont s’accorder sur la nécessité de mettre en place immédiatement un mécanisme pour les ‘’pertes et dommages’’ », a-t-il prévenu non sans rappeler « Non seulement les pays responsables de la pollution de la planète ne mettent pas en œuvre les engagements souscrits, mais en plus, ils engagent le débat sur la suppression des énergies fossiles pour des pays qui n’ont pas d’autres sources d’énergies ». En fait, le dossier complexe des « pertes et dommages » est la source de frictions entre le Nord et le Sud.
Les pays en développement réclament un fonds dédié pour lutter contre les effets du réchauffement climatique dont ils sont victimes. Les pays riches étaient, depuis des années, très réticents à l’idée d’un financement spécifique, mais l’Union européenne a fait un premier pas en avant jeudi en proposant « d’établir un fonds de réponse aux pertes et dommages “financé par « une large base de donateurs », et pouvant bénéficier aux pays «très vulnérables » mais qui ne serait qu’un élément d’une « mosaïque » de financements à élaborer. Mais cette proposition ne semble pas plaire à tout le monde, les négociations piètent toujours et aucun brouillon de déclaration finale n’a donné satisfaction.
Dans un premier brouillon de déclaration, il était mentionné le maintien de l’objectif de limiter le changement climatique à 1,5°C mais sans qu’aucune avancée sur l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) ne soit enregistrée par rapport à la COP 26 de Glasgow. Sur le sujet brûlant des pertes et dommages, le texte ne parle pas de création d’un fonds spécifique. Il se félicite seulement d’avoir mis le sujet à l’agenda de la COP 27.
H.Y. (sites internet)